Antoine de Saint‑Exupéry

Pilote de guerre

New York, Editions de la Maison française, 1942.
1 vol. (175 x 220 mm) de 253 p. et 1 f. Broché, chemise et éui (Devauchelle).

#31826
Vendu
Antoine de Saint‑Exupéry

Pilote de guerre

New York, Editions de la Maison française, 1942.
Édition originale.

Un des 50 exemplaires sur papier Texte (n° 11) - tirage de tête après un exemplaire unique sur Vellum handmade et 25 lettrés sur Strathmore, tous hors commerce.

Précieux exemplaire offert par Antoine de Saint-Exupéry à Dido Freire, avec deux lettres et un envoi autographes.

Précieux exemplaire offert par Antoine de Saint-Exupéry à Dido Freire, seconde épouse et compagne de Jean Renoir, enrichi d’un long envoi autographe, de deux lettres autographes, et de deux dessins exceptionnels.

Sur une pleine page, Saint-Exupéry se représente lui-même, ailé, campé sur un nuage, avec la légende : « Là, c’est moi », survolant une terre où se dressent deux arbres et un clocher, accompagnés de la note : « Ça c’est la fumée de l’incendie d’Arras ».

En regard figure un autre dessin, portrait de profil de l’écrivain par son ami Bernard Lamotte, peintre et illustrateur de l’édition américaine, compagnon du cercle new-yorkais de Saint-Exupéry.

Le contexte :

Après la défaite de 1940 et la « drôle de guerre », Saint-Exupéry, démobilisé, gagne les États-Unis où il espère convaincre l’Amérique d’entrer en guerre. C’est à New York, entouré d’exilés et d’artistes qu’il rédige Pilote de guerre. Le livre relate sa mission dans l’escadrille 2/33, en mai 1940, lors des survols périlleux d’Arras. Il y restitue l’effondrement militaire mais aussi l’honneur des combattants, rendant hommage à son ami le lieutenant René Gavoille. Publié en pré-originale et en anglais dans The Atlantic Monthly (janvier 1942) sous le titre Flight to Arras, puis en volume en février, l’ouvrage figure six mois durant en tête des best-sellers américains. En France, l’édition Gallimard (décembre 1942) sera censurée, amputée notamment de la phrase où l’auteur traite d’« imbéciles » son ordonnance, un officier supérieur et Hitler lui-même : l’édition new-yorkaise demeure donc la première intégrale. Pierre Mac Orlan écrira en janvier 1943 : « Ce livre est un grand et beau livre, peut-être le vrai livre de la guerre de 1939. »

Provenance :

D’origine brésilienne, Dido Freire (1912-1990) est la seconde épouse de Jean Renoir. Elle partagea sa vie dès les années américaines et fut sa collaboratrice discrète. Lors de leur traversée vers l’Amérique en décembre 1940, Saint-Exupéry et Jean Renoir se lient d’amitié. Le cinéaste, bouleversé par Terre des hommes, lui propose d’en tirer un film qu’il espère être « le plus beau de [sa] vie ». À cette fin, Saint-Exupéry enregistre à New York, au printemps 1941, sur disques 30 cm, des fragments d’un scénario oral, improvisant à voix haute de nouvelles intrigues et donnant chair à ses personnages. Il rejoint Renoir à deux reprises en Californie pour travailler sur le projet, mais celui-ci ne verra jamais le jour. Ces enregistrements, publiés seulement en 1999 sous le titre Cher Jean Renoir (Gallimard, NRF), constituent un document exceptionnel sur la genèse interrompue d’une oeuvre rêvée, qui aurait réuni l’un des plus grands écrivains-aviateurs et le plus grand cinéaste français des années 1930. Renoir, se souvenant de cette période, décrira Saint-Exupéry comme « un enfant, avec des yeux d’enfant (…) qui avait un amour éperdu des fleurs, des arbres et des femmes ».

Un double portrait croisé :

Cet exemplaire réunit deux regards uniques sur l’écrivain-aviateur :

Antoine de Saint-Exupéry se représentant lui-même, ailé sur un nuage, dans un autoportrait facétieux et mélancolique (« Là, c’est moi »), survolant Arras incendiée.

Bernard Lamotte (1903-1983), peintre et compagnon d’exil new-yorkais, livrant en regard un portrait original de profil de son ami. Illustrateur de l’édition américaine de Flight to Arras, Lamotte transforma son atelier new-yorkais, « la cage de verre », en lieu de rencontre des expatriés français (Saint-Exupéry, Renoir, Malraux, Consuelo…).

La présence de ces deux portraits dans un même exemplaire – l’autoportrait dessiné par Saint-Exupéry et le portrait offert par son proche ami et illustrateur – confère à ce volume une dimension iconographique exceptionnelle, introuvable à ce degré de qualité dans les autres exemplaires connus.

Un exemplaire véritablement capital, à la croisée de la littérature, de l’histoire et des arts, où se rejoignent Saint-Exupéry, Renoir et Lamotte dans le New York des exilés français de 1942.

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