Un des 20 exemplaires sur chine (n° 6), justifié et signé par l'éditeur, à toutes marges.
Recueil collectif d’hommages poétiques dédié à Théophile Gautier, figure tutélaire du Parnasse. L’initiative, attribuée à Albert Glatigny, fut concrétisée par l’éditeur Lemerre, qui sollicita dès octobre 1872 ses auteurs en leur demandant « un sonnet au moins, cinquante vers au plus ».
Le volume réunit 93 poèmes de 83 contributeurs, parmi lesquels Mallarmé (Toast funèbre), Banville, Cladel, Cros, Dierx, France, Glatigny, Heredia, Hugo, Lacaussade, Lafenestre, Leconte de Lisle, Mendès, Mistral, Ratisbonne, Swinburne ou encore Theuriet. Mallarmé, en particulier, y définit le rôle du poète à travers la figure de Gautier comme « emblème » plus que comme maître au sens classique : « Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème ! »
Avec les trois volumes du Parnasse contemporain (1866, 1869, 1876) et Sonnets et eaux-fortes (1867), ce Tombeau constitue l’un des monuments fondateurs du mouvement parnassien et s’inscrit dans la tradition humaniste des recueils funèbres du XVIᵉ siècle.
Exemplaire de choix sur papier de chine, admirablement établi à l’époque par Courmont en pleine reliure à riche décor, vraisemblablement pour Alfred Piat.
Provenances remarquables : Alfred Piat – avec son ex-libris « princeps » (première version du cul-de-lampe et correction manuscrite au vers « Et l’instruit à vivre et mourir ») ; Cortland-Bishop (ex-libris) ; Sicklès (vente New York, 1947) ; Tileston-Wells, président de l’Alliance française (ex-libris) ; collection privée française.