Dans la nuit du 3 au 4 mai 1968, René Char fit une hémorragie cérébrale « qui l’obligea à rester alité tout le mois de mai 1968, qu’il vécut donc mal et loin des ‘événements’ »(Coron). « Je crus que la mort venait, mais une mort où, comblé par une compréhension sans exemple, j’aurais encore un pas à faire avant de m’endormir » : ce pas, ce seront les textes – écrits, à une exception près, entre juin et août 1968 – qui constitueront Le Chien de coeur, qui paraît chez G.L.M. un an plus tard.

« Crible » est le premier d’entre eux, que le poète fait illustrer aussitôt par son ami Pierre André Benoît d’une jolie composition, rehaussée à la gouache.

Délicate reliure de Nobuko Kiyomiya. Cet exemplaire a figuré dans l’exposition René Char, Supplément d’âme (Lourmarin, 2015, n° 195, reproduit).

Amitiés cachetées 81 ; Fabre, 473 ; L’Herne, 364.