Un des 200 premiers exemplaires sur vélin Rivoli Arjowiggins (n° 27).
« Ce serait une catharsis si Anéantir reflétait l’époque, mais il colle à l’actualité dans ce qu’elle a de plus ordinaire, médiocre et éphémère. Si encore il nous renvoyait quelque chose de l’air du temps, mais non. (…) De quoi est-il question ? Panneaux solaires chinois, campagne électorale, psychologie des boomers, transferts de technologie, Breyvick, solitude dans la ville, taux de fécondité, nihilisme, AVC, droit successoral, gène égoïste, misère sexuelle, Rassemblement national, Zemmour, guerre commerciale Pékin-Washington, rêves, chaos, Islam, biotechnologies, dentistes séfarades, le Lambeau, euthanasie, rêves encore, campagne électorale, déficit de notoriété, rêves… (inventaire non exhaustif). Et puis l’amour, toujours, dont il répète que c’est son sujet principal. Mais va-t-on vers la littérature pour retrouver le menu du 20 heures de France 2 ? Une ambiance parfois « Baron noir », espoir vite déçu car c’est bien moins cruel » (Pierre Assouline).
Anéantir n’est pas un roman à rebondissements, ni à suspens. Assouline a raison : « ça se veut un thriller mais sur ce plan-là, Grangé, Chattam, Minier, Thilliez n’ont pas de souci à se faire ». On y retrouve néanmoins l’angoissante menace que Houellebecq fait peser sur notre société. À ce sujet, sa vision est claire : notre civilisation s’est engagée dans un pourrissement généralisé et elle n’aura besoin de personne pour y parvenir.