Paris, Gallimard, (13 mars) 1970.
1 vol. (120 x 190 mm) de 176 et [6] p. Broché.
Édition définitive, en partie originale.
Magnifique envoi signé de Romain Gary à Max-Pol Fouchet :
« Cher Max-Pol-Fouchet, je n’ai encore jamais remercié un critique, cela me paraissait inconvenant – j’ai même été éreinté par une dame à cause de cela – mais votre papier sur Les Cerfs-volants m’a profondément touché, et alors, en fin de parcours, je vous envoie, avec gratitude ce livre de mes tout débuts (1944-45), puisque vous êtes un de ceux qui ont suivi depuis tant d’années avec tant d’attention et de bienveillance, tous les cerfs-volants que j’ai lancés parmi les autres, illustres, qui demeurent encore visibles dans le ciel… Romain Gary, 6 juin 1980 (Ce jour-là, il y a 40 ans, je lançais, hélas ! tout autre chose que des cerfs-volants…) ».
Les envois signés de Gary à des critiques littéraires sont rares, et les envois de connivence et de remerciements le sont encore davantage. A l’extrême. La raison en est ici donnée par Gary, qui a toujours trouvé cela « inconvenant ». Mais, bien plus, la dédicace exceptionnellement envoyé au critique Fouchet, après son article donné à la lecture des Cerfs-volants, est l’une des plus émouvantes jamais écrites par Gary, « en fin de parcours », quelques mois avant son suicide, signant ici – un 6 juin, jour anniversaire du débarquement – une dédicace évoquant tour à tour ses débuts en littérature et, consciemment ou pas, sa fin prochaine (il se suicidera moins de six mois plus tard, le 2 décembre 1980), la guerre et ses bombes, par lui-même larguées et tous les autres « cerfs-volants lancés » depuis.
Un témoignage exceptionnel à plus d’un titre.
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