Paris, Mercure de France, (15 novembre) 1976.
1 vol. (170 x 260 mm) de 213 p. et [3] f. Broché, non coupé.
Édition originale.
Un des 65 premiers exemplaires sur vergé d’Arches (n° 8).
Écrit à la première personne, ce fascinant roman se déboîte comme un jeu de poupées russes : il est censément écrit par Paul Pavlowitch qui feint de s’y dévoiler sous sa « véritable » identité, ou plus précisément de mettre en scène un patient écrivain (lui) interné à Copenhague pour soigner une forme de schizophrénie, liée à une perception paranoïde du monde, avec sa violence, ses guerres, ses tortures. Et comme la meilleure défense reste l’attaque, le narrateur y fait apparaître, sous le personnage transparent de « Tonton Macoute », Romain Gary : un petit-cousin envahissant avec lequel Pavlowitch /Ajar entretient des rapports d’amour et de haine. Dans Vie et mort d’Émile Ajar, confession publiée à titre posthume, Gary dira à propos de Pseudo : « Je m’y étais fourré tel qu’on m’a inventé et que toutes les critiques m’avaient donc reconnu dans le personnage de Tonton Macoute, il n’est venu à l’idée d’aucun qu’au lieu de Paul Pavlowich inventant Romain Gary, c’était Romain Gary inventant Paul Pavlowich ».
Le texte est aussi intéressant d’un point de vue bibliographique, puisqu’il remet en scène divers épisodes réels (les soupçons des journalistes, la rencontre avec son éditrice, un titre princeps pour La Vie devant soi, La Tendresse des pierres, qui faillit le trahir).
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