Caen, Au Bureau de la Revue de Caen, rue des Carmélites, n°4, (30 octobre) 1832.
1 vol. (150 x 240 mm) de [2] f., III et 40 p. Bradel cuir de Russie rouge, titre doré au dos, couvertures conservées (reliure signée G. R. P., avec ex-libris au contreplat).
Édition originale, de toute rareté, du premier texte en prose de Barbey d’Aurevilly, paru sept années après sa première publication, un poème, « Aux héros des Thermopyles », et neuf ans avant son premier grand roman, L’Amour impossible.
Léa ne connaîtra une édition séparée qu’en 1907, à la Société normande, en petit tirage (90 exemplaires) ; il faudra attendre 1919 pour la première édition publique. La Revue de Caen dans laquelle elle paraît est toute aussi rare qui n’aura qu’une seule livraison.
À partir de 1829, Barbey d’Aurevilly étudie le droit à Caen : il y fait la connaissance du libraire Stanislas Trébutien et décide de fonder avec lui une « publication républicaine », la Revue de Caen, pendant républicain de la revue royaliste que son frère Léon Barbey d’Aurevilly avait fondé, Le Momus normand. La revue se prépare dès le début de l’année 1832, grâce à l’aide financière de son cousin Edelestand du Méril. Elle peut paraître en fin, précédé d’un prospectus de huit pages, non signé (mais rédigé par Trébutien) qui annonce la prochaine sortie du numéro qui ne viendra jamais.
Cette édition est d’une insigne rareté. On ne peut recenser que neuf autres exemplaires : en plus des deux en collections publiques héritées du dépôt légal (Caen, Bibliothèque municipale, fond normand ; Paris, Bibliothèque nationale, Réserve des livres rares), on ne peut citer que les exemplaires suivants : Piolenc (vente, 1913) ; E.D. (vente, 1917) ; Schück [puis Lucien-Graux] (vente, 1931, 1956) ; Villeboeuf ; André Vasseur (Ader, 2023, n° 36) ; un exemplaire relié en demi-basane verte d’époque, avec le prospectus (cat. Librairie Walden, n° 6, 2005) et un dernier exemplaire, broché, avec également le prospectus joint (Librairie Bertran, 2024).
Carteret, p.100, « plaquette de la plus grande rareté ». Elle manque à Vicaire, et à Escoffier.
C’est la seule pièce imprimée d’importance absente du Musée de Saint-Sauveur-le Vicomte.
Précieux exemplaire de celui qui fut le conservateur du dit Musée Barbey d’Aurevilly, Joël Dupont, avec ex-libris. Il en fit l’acquisition en 2006, se promettant d’en traquer un autre exemplaire pour le Musée, qu’il ne trouva jamais.
Très bel exemplaire, très frais, à grandes marges, bien relié, avec ses deux couvertures. Léa y occupe les pages 15-39.
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