Paris, Del Duca, (11 mai) 1959.
1 vol. (140 x 195 mm) de 220 p. et [2] f. Broché, sous couverture illustrée.
Édition originale (pas de grands papiers).
Préface inédite de Romain Gary.
1 carte et 6 photos hors texte, par R. Casenave, P. Leroy, L.-H. Mouren, J. Guillaume et Raphaël Matta.
Le personnage de Morel, toute invention qu’elle soit, n’est pas fantaisiste : le 16 janvier 1959, un certain Raphaël Matta était retrouvé assassiné en Afrique occidentale. « Il vivait depuis 1954 dans une réserve de la Côte d’Ivoire et avait décidé de se consacrer à la protection de la nature. Il voulait mettre un terme aux hécatombes d’animaux sauvages et à la destruction des réserves naturelles ». Un livre lui sera immédiatement consacré ; son auteur, Jacques Guillaume, sollicite Gary pour la préface. Ce dernier donne son accord : c’est la première fois qu’il accepte de se livrer à exercice. Une préface cinglante : « Raphaël Matta a donné le meilleur de lui-même pour sauver ce qu’il y a de meilleur dans l’homme : son amour des autres. Naturellement il a été tué. Cela n’étonnera personne. À notre époque, on ne s’étonne pas lorsqu’un homme est tué : on s’étonne simplement qu’il n’ait pas été torturé avant ». Gary y reviendra dans un long article de Paris-Match (n° 578, 7 mai 1960, p. 115-130) : « Matta a donné sa vie pour les éléphants, j’y crois ». Dans une lettre adressée à André Malraux de mai 1954, Gary pensait à un titre plus explicite : L’affaire Morel, l’homme qui défendait les éléphants rogues (lettre conservée à la Bibliothèque Doucet, fonds André Malraux).
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