Paris, Gallimard, (9 mars) 1970.
1 vol. (140 x 210 mm) de 253 p. et [1] f. Broché.
Édition originale.
Un des 55 exemplaires sur vélin pur fil (n° 45).
À Beverly Hills où il avait rejoint sa femme, Jean Seberg, Romain Gary rencontrait un chien-loup dressé, dressé contre les Noirs. Nous sommes en 1968, l’Amérique vit les heures sombres de la ségrégation, et Gary écrit un chef-d’œuvre. « Je suis en train de me dire que le problème noir aux Etats-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a ses racines dans les profondeurs de la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, qui est la Connerie. »
Chien Blanc donne de multiples illustrations de cette « c. », vécue et parfois inversée puisque, dans la trame centrale du texte, Keys, le dresseur noir, fait tout son possible pour que « Chien Blanc devienne Chien Noir », dans une froide vengeance qui lui fait utiliser les mêmes méthodes pour opprimer à son tour les blancs. Par-delà la fable, c’est de l’Amérique en proie aux démons du racisme endémique, et du problème des minorités dont Gary veut parler, à une époque où l’engagement de Jean Seberg lui donne l’occasion d’intensément fréquenter les milieux radicaux de Hollywood mobilisés en faveur des noirs, se montrant très ironique à leur égard.
L’ouvrage a été brillamment adapté à l’écran par Samuel Fuller.
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