Londres & New York, Rimington & Hooper, 1930
1 vol. (240 x 320 mm) de 8 p., 1 et [2] f. Demi-maroquin oasis à coins, dos à nerfs, titre doré en long, tête dorée, couverture conservée.
Édition originale.
Tirage unique à 550 exemplaires numérotés (n° 266), signé par Virginia Woolf.
Tirage unique à 550 exemplaires numérotés (n° 266), signé par Virginia Woolf.
George Bryan Brummell, dit « Beau Brummell », né le 7 juin 1778 à Londres et mort le 30 mars 1840 à Caen, est un pionnier du dandysme britannique durant la Régence anglaise, considéré comme l'introducteur du costume de l'homme moderne : pan- talons et costumes longs, parfaitement coupé, port d'une cravate minutieusement nouée, cheveux nets et rasage impeccable. Extravagant, joueur, dépensier, « Beau Brummell » fut la première version du « people », de l’homme n'étant essentielle- ment connu que pour le seul fait d'être connu, qui, en tant que ministre de la mode et du goût, imposait ses diktats à la noblesse, aux puissants et aux belles femmes. La fortune de Brummell, passionné de jeu, n'était pas en mesure de soutenir les dérè glements de sa vie et la dette qu'il avait accumulée se transforma en une spirale des- cendante échappant à tout contrôle. Les moyens par lesquels il tenta de la récupérer furent pires que le mal et n'aboutirent qu'à en creuser un peu plus profondément le gouffre, à tel point qu'il connut, à l'âge de trente-huit ans, le sort typique des dandys sous la forme de la faillite. Sa fortune évanouie, Brummell ne quittait jamais son logis que de nuit afin d’échapper à la foule de cordonniers, bijoutiers, tailleurs, bourreliers, marchands de vin qui l’entouraient.
Le 16 mai 1816, criblé de dettes, il quitte Londres pour rejoindre Douvres d’où il prend un bateau pour Calais, puis s’installe à Caen, où il terminera ses jours ruiné, malade et dément.
Plusieurs écrivains ont tenté de comprendre comment un homme qui n’était ni riche, ni particulièrement beau, ni de naissance noble, put être admiré de toute la haute société de Londres. Dès 1830, dans le journal La Mode, Honoré de Balzac qui rédige une série d'articles pour constituer un Traité de la vie élégante, narre une rencontre fictive avec George Brummell. Il inspira de nombreux écrivains, depuis Baudelaire, Barbey d’Aurevilly (Du dandysme et de George Brummell où il écrit, en 1845, que sa grandeur était « fondée sur rien du tout ») jusqu’à Roland Barthes, en passant par Virginia Woolf, qui décrit dans son texte (intégré ensuite dans The Common reader) un Brummel « qui devait son ascendant à une étrange combinaison d’esprit, de goût, d'insolence, d’indépendance qu’il serait trop pesant d’appeler une philosophie de la vie, mais en servait le but ».
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