Paris, Gallimard, (1er octobre) 1946
1 vol. (255 x 330 mm) non paginé. Broché, non coupé.
Édition originale.
Un des 15 premiers exemplaires sur chine (n° VII).
Publié à la suite des poèmes d'Exil (regroupés après la guerre dans une édition de Buenos Aires parue en 1944, puis reprise en 1945), Vents constitue le second grand pan de la production américaine de Perse. Sa composition de Vents est inséparable des paysages sauvages et revigorants de Seven Hundred Acre Island, île située sur les côtes du Maine, dans la presqu'île de Penobscot qu'il côtoie avec vigueur depuis 1942. Il s'agit en fait de l'île privée de Béatrice Chanler, une ancienne connaissance de Leger, rencontrée vers 1920 à Paris (et qui en 1921 l'avait accueilli à Washington, avec Aristide Briand, dont il était le collaborateur). Régulièrement invité chez les Chanler à partir de 1942, voici donc l'un des lieux de prédilection du poète en ces années où ses riches amis américains lui permettent de retrouver cette vie au contact de la nature qu'il affectionne tant (depuis 1941 en effet, échappant à Washington, il séjourne régulièrement chez ses amis, qu'il s'agisse de MacLeish dans le Massachusetts ou des Biddle dans le Connecticut). Seven Hundred Acre Island, cette île si propice aux fortes bourrasques, est le lieu où sera achevé le poème ébauché depuis quelques mois.
Vents est publié chez Gallimard en 1946, dans une édition luxueuse limitée à 2425 exemplaires. Bien plus tard, dans ses OEuvres complètes, voici ce qu'en dit le poète dans la notice qui se rapporte au poème : « Saint-John Perse a toujours accordé à Vents une importance particulière dans son oeuvre. Ce poème fut sans doute le moins accessible au lecteur français parce qu'il ne fut, à la demande même du poète, publié tout d'abord qu'en édition de luxe, de grand format et grande typographie, à tirage limité entièrement numéroté (Gallimard, 1946). » 
La réception première de l'oeuvre, à laquelle Perse participe, doit être elle aussi marquée d'excellence, et c'est certainement pourquoi Perse choisit, dans cette notice dévolue à Vents au sein de ses OEuvres complètes, de reproduire de larges extraits du texte essentiel que Claudel lui avait consacré dans la Revue de Paris, le 1er novembre 1949 : « Un poème de Saint-John Perse : Vents ». Avant les extraits, il mentionne cet enthousiasme de Claudel à propos de cette étude : « J'ai pris connaissance, avec respect et admiration, de l'étonnante collection d'horizons, de perspectives immenses et peuplées, de Vents. La France a perdu un précieux conseiller, mais elle a conquis un très grand poète (...) Je me sens devant votre oeuvre comme devant quelque chose d'important et que l'on n'aborde pas à la légère ! Je l'ai empoignée pour de bon et j'essaye d'en prendre les dimensions. (...) Cher ami, vous êtes un grand poète. Je vous le dis, comme je le pense. Il faut que l'article très étudié que j'ai l'intention de vous consacrer - et qui peut-être ne vous donnera pas entière satisfaction - vous établisse en pleine lumière à votre rang. » ( 20 février 1947 et 29 juin 1949).
Rare tirage de tête sur chine, en parfait état. 
27411

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