Paris, Claude Barbin, (24 janvier) 1671.
1 vol. (80 x 140 mm) de [10] f. (titre, épître, préface, privilège) et 88 p. Maroquin janséniste bleu, dos à nerfs, contreplats de maroquin citron orné d’un triple filet et d’une large dentelle, roulette sur les coupes, tranches dorées (reliure signée de Bernasconi).
1 vol. (80 x 140 mm) de [10] f. (titre, épître, préface, privilège) et 88 p. Maroquin janséniste bleu, dos à nerfs, contreplats de maroquin citron orné d’un triple filet et d’une large dentelle, roulette sur les coupes, tranches dorées (reliure signée de Bernasconi).
Édition originale.
Que le jour recommence, et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice.
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice.
La première de la pièce a lieu le 21 novembre 1670 à Paris, au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne. Dans le même temps, la troupe de Molière donne la « comédie héroïque » Tite et Bérénice de Corneille, dans un complet parallèle avec la tragédie de Racine. Les deux pièces tiennent l’affiche jusqu’en janvier 1671 dans leurs salles respectives : Bérénice est jouée trente fois ; Tite et Bérénice, vingt-quatre.
Ces doubles représentations sont à l’origine d’une querelle lancée par l’abbé de Villars, qui tourne en dérision la pièce et son auteur. Racine est alors en pleine préparation de l’impression du volume, qui paraîtra le 24 janvier chez Barbin, et y ajoute in extremis une préface répondant aux critiques de Villars, l’accusant d’être « un homme qui ne pense rien et qui ne sait même pas construire ce qu’il pense (…) dans l’espérance qu’on se donnera la peine de leur répondre, et qu’on les tirera de l’obscurité où leurs propres ouvrages les auraient laissés toute leur vie ». Voilà qui est dit. Cette préface est aussi importante, car, en plus d’y régler ses comptes, elle offre à Racine d’y donner, citant Horace, sa définition de la tragédie : « Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie (…) ».
Provenance : Fra.Corbet (ex-libris à l’encre en page de titre). Sans doute d’origine irlandaise ; on trouve plusieurs marques similaires de provenance sur des ouvrages anglais de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe à la Folger Library et à Cambridge, ou un pensionnaire Fra:Corbet est mentionné au St. John’s College en 1619 ; Pierre Bergé (ex-libris).
Exemplaire lavé, minime restauration en pied des cinq premiers feuillets.
Tchemerzine-Scheler, V, 341 ; Guibert, p. 57, 1.
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