Tanger, Éditions internationales, (22 octobre) 1953
1 vol. (140 x 200 mm) de 146 p. et [2] f. Broché, non coupé, chemise et étui éditeur.
Édition originale.
Un des 100 premiers exemplaires sur pur chiffon (n° 1).
Précieux exemplaire de l'auteur, avec un envoi de Paul Morand  : "à Pierre Malo, combien agréable de mettre son nom sur un livre écrit par autrui, d'un autre qui a fait un chef-d'œuvre que personne, sauf lui, n'aurait pu faire. Malo, vous avez fait de notre petite ville un portrait de famille, beau teint d'une jeune fille rose, et d'une agréable aïeule. Applaudissements ! P. Morand Tanger. Mars 1955".
L'artiste Jean Pierre Rémon a ajouté sur le premier feuillet blanc un dessin au lavis et une dédicace, elle aussi à l'adresse de Pierre Malo.
" De tout temps, Tanger a attiré écrivains et artistes occidentaux. La cité barbaresque a exercé une grande fascination sur les militaires et les voyageurs-aventuriers : Ali Bey, Antoine Burel, René Caillié, Eugène Delacroix, Alexandre Dumas et Mark Twain y ont, entre autres, séjourné, tandis que d'autres, Pio Baroja, Henry de Montherlant, Roberto Arlt et Truman Capote en ont fait un lieu de villégiature. Brion Gysin, John Hopkins, Samuel Beckett et William Burroughs y ont vécu quelques années après la fin du statut international, jusqu'à plus récemment, Paul Bowles " (K. Boubkeur. Tanger dans le discours de voyage. In: Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°31-32,1996).
 " Nulle ville au monde n'est plus séduisante et dans un sens plus mystérieuse. Changeante, multiple, insaisissable, toujours prête à vous accueillir. [...] Paradis pour les uns et refuge pour les autres. Tanger ne semble se donner que pour mieux se reprendre et c'est au moment même où elle feint de dévoiler ses mystères que l'on acquiert la certitude de ne jamais déchiffrer son énigme. " (Pierre Malo).
Description à laquelle aura largement souscrit Paul Morand, qui aura lui aussi décrit magnifiquement la ville où il a élu domicile pendant plusieurs années. C'est en juillet 1950 qu'il y séjourne pour la première fois et décide de louer, pour neuf ans, au 16 de la rue Bakali, la villa Shakespeare, dont les multiples terrasses dominent le cap Spartel : "Autour de moi, partout des vides : devant moi, mers ou océans; derrière, les déserts, océans taris. Au centre de ces lagunes, Tanger est comme une île" (Paul Morand, "L'Enlèvement d'Europe" in Ecrits de Paris, 1952. p.221). Longtemps fasciné par le site, Morand le décrit comme un endroit paradisiaque, qui lui apparaît dans Hécate et ses chiens (Flammarion, 1954) comme une ville de rêve, un lieu à l'abri des turbulences qui secouent l'Europe. Le couple Morand y passera près de six mois consécutifs, de novembre 1951 à mai 1952. Il quitteront la villa avant le terme du contrat prévu, à la fin de l'année 1956, suite à la fin du protectorat français sur le Maroc, avec un dernier séjour en compagnie de Roger Nimier.
Une lettre de septembre 1953 (Alde, mai 2016, n° 91) nous apprend que Malo avait demandé à Morand de préfacer le texte, lequel avait poliment décliné : " si vous saviez combien les préfaces me semblent alourdissantes et combien elles effrayent le lecteur, d'une part, et combien, d'autre part, elles provoquent la naissance et la prolifération de petites soeurs, vous renonceriez à cette présentation conventionnelle. Tanger = Malo ; le soleil tombera droit sur ces deux noms, et y ajouter le mien détruirait un équilibre exquis..." 
Conservée dans l'exemplaire, un tirage original (tapon Photo Defouf) en noir, légendé au dos "Réception chez les gouverneurs en homme du 'Birmingham' 6 Novembre 1958" - "Pierre Malo et sa femme".
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