Paris, Calmann-Lévy, coll. « Bibliothèque contemporaine », [1916]
1 vol. (120 x 185 mm) de [4] f. et 296 p. Cartonnage de soie marron à la Bradel, plats ornés d'un décor au fil d'or passant sur le dos, pièce de titre rouge, couvertures et dos conservés (reliure de l'époque).
Édition originale.
Envoi signé
: « à Madame Émile Fabre, hommage reconnaissant, Pierre Loti ».
Monté en tête : mot autographe signé sur carte pneumatique, adressée « à Monsieur Émile Fabre, directeur de la Comédie française ».
Ce recueil de textes de guerre réunit des notes inédites prises d'août 1914 à avril 1916 et deux plaquettes déjà parues : La Grande Barbarie (vendue au profit des victimes belges en 1915) ; À Soissons, texte lu par Loti à l'Institut de France le 25 octobre 1915.
La Hyène enragée s'ouvre sur la lettre que Loti adressa au Ministre de la Marine pour qu'il accepte son intégration à « n'importe quel poste me rapprochant de l'ennemi ». Aller au front, alors que la guerre vient d'éclater, que son fils unique Samuel, maréchal de logis au 77e régiment d'infanterie part au front, est son voeu le plus cher. Mais l'ancien commandant de vaisseau Lucien Viaud alias Loti est alors âgé de soixante-quatre ans. Il lui faudra l'appui de l'ancien président du Conseil Louis Barthou et de Raymond Poincaré pour être finalement nommé agent de liaison au grade de colonel auprès du général Gallieni le 25 septembre 1914. Voilà donc Loti reprenant du service, non pas dans la marine mais, à son grand dam, cantonné à servir là où on eut besoin de lui pour quelques missions diplomatiques notamment avec la Turquie, sa deuxième patrie ; sur son insistance, il put quelquefois se rapprocher des combats : les tranchées, les postes d'ambulance et les hôpitaux du front lui fourniront la matière de ses articles de guerre de La Hyène enragée et de L'Horreur allemande.
« Toutes ces croix, toutes ces croix, enguirlandés de givre, elles ont les bras comme frangés de pauvres larmes silencieuses, qui se seraient figées sans pouvoir tomber » : Loti fut plus reporter que combattant en cette guerre qui le dégoûta et le laissa si malade qu'on le renvoya définitivement chez lui en novembre 1917. « Ce n'est pas facile d'employer ce marin de terre » écrira plus tard le maréchal Franchet-d'Esperey. 
Intéressante reliure de l'époque.
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