« À Max-Pol Fouchet, le compagnon d’Alger, le sourcier de Fontaine. René Char, 1945 ».
Le poète, qui a fait le choix de ne rien publier pendant la guerre et de combattre les armes à la main, confie à Max-Pol Fouchet, au retour de la paix cette année-là, des notes rédigées en 1943-1944 qui, écrit-il, « marquent la résistance d’un humanisme conscient de ses devoirs, discret sur ses vertus, désirant réserver l’inaccessible champ libre à la fantaisie de ses soleils, et décidé à payer le prix pour cela ». « Elles furent écrites dans la tension, la colère, la peur, l’émulation, le dégoût, la ruse, le recueillement furtif, l’illusion de l’avenir, l’amitié, l’amour. » Ce sont les Feuillets d’Hypnos dont Max-Pol Fouchet publiera de premiers extraits dans Fontaine en octobre 1945 (n° 45, p. 633-644), avant que Gallimard les édite dans la collection « Espoir » dirigée par Albert Camus.