[Romain Gary] Shatan Bogat

Les Têtes de Stéphanie

Paris, Gallimard, (3 mai) 1974.
1 vol. (150 x 220 mm) de 289 p. et [1] f. Broché, sous couverture illustrée.

#29960
250 
[Romain Gary] Shatan Bogat

Les Têtes de Stéphanie

Paris, Gallimard, (3 mai) 1974.
Édition originale et premier tirage (pas de grands papiers).

Gary affabule et frelate avec malice le monde des Lettres dans une mystification à grande échelle : un avant-goût de la naissance d’Émile Ajar. Avec Les Têtes de Stéphanie, Gary ne se contente pas d’attribuer une oeuvre à un faux auteur et invente bel et bien un écrivain complet avec un univers à part entière, important le mensonge de la fiction dans le réel : il crée à cette fin Shatan Bogat, et sa sulfureuse biographie : caché en Inde, ce journaliste américain aurait dénoncé le trafic d’armes dans un précédent roman, Seven Years in Fire. Qui aurait été couronné du prix Dakkan. Personne n’ira vérifier que n’existent ni le texte ni le prix. Pour accréditer la supercherie, le manuscrit est livré en anglais aux Éditions Gallimard, qui en donne une traduction. Or, Shatan Bogat est un individu exigeant : « quand il découvre la traduction de Gallimard, il décide de la reprendre. Comme il l’a déjà fait, Gary retraduit le livre et se demande s’il ne pourrait pas aller plus loin encore qu’avec John Markham Beach. Gary traducteur sera donc cette fois une femme : Françoise Lovat. Deux faux noms, un changement de genre, un changement de langue et une traduction : cela fait beaucoup pour un seul homme. Gary assume tous les rôles. » (Maxime Decout, « Des faux papiers en règle », Raison présente, n° 208, 103-114).

Rare premier tirage, sans la vignette présentant le visage de Romain Gary.

suggestions

associées

auteur

Romain Gary
Vie et mort d’Émile Ajar
[Romain Gary] Émile Ajar
L’Angoisse du roi Salomon