[PICASSO] René Char

Les Dentelles de Montmirail

Lisle-sur-Sorgue et Alès, PAB, été 1960.
1 vol. (210 x 260 mm) de 23 p. et 5 planches. En feuilles, couverture imprimée.

#26670
8 000 
[PICASSO] René Char

Les Dentelles de Montmirail

Lisle-sur-Sorgue et Alès, PAB, été 1960.
Édition originale. Illustré de 5 empreintes naturelles composée par Picasso.
Tirage unique à 50 exemplaires sur Arches, celui-ci justifié à l’encre par l’auteur : « Exemplaire de Picasso R.C. »

Les pierres et le fer qui ont servis aux empreintes ont été trouvés dans les monts du Vaucluse par René Char, PAB et Jacques Polge, sur le site du massif des « Dentelles de Montmirail » (du latin « mons mirabilis » signifiant « mont ou montagne admirable »). Le lieu tient son nom de l’érosion qui a façonné la forme de ces montagnes de telle façon que la roche, taillée par le temps, semble ciselée comme un ruban dentelé à la silhouette unique. Elles se situent aux premiers abords du Mont Ventoux, dans le Vaucluse, à une trentaine de kilomètres de Lisle-sur-la-Sorgue, où Char résidait.

Les Dentelles de Montmirail sont publiées au même moment, pendant l’été 1960 ; Picasso séjourne alors à Cannes, en compagnie de Jacqueline Roque, qu’il allait épouser l’année suivante.

Cette dédicace est l’une des premières marques d’une amitié et d’une association naissante que la mort de Braque, en 1963, renforceront. Si les premiers échanges datent d’avant-guerre, par l’intermédiaire d’Eluard, ce n’est qu’à partir de 1958 que Char et Picasso collaboreront. Eluard disparu, c’est essentiellement grâce à la persévérance de Pierre André Benoit que les contacts se renouent et que Picasso accepte, en marge des grands illustrés qu’il donne chez Broder, de collaborer aux minuscules de PAB, grâce au procédé des celluloïds :
 » lorsque PAB rencontre Picasso en 1956, il a 35 ans, Picasso en a 75. En mai 1956, pour illustrer un texte de jeunesse de René Crevel, compagnon de route des surréalistes, que Picasso répond à PAB, lui retournant par la poste, sans un mot, la minuscule plaque de celluloïd gravée d’un visage. Ce sera Nuit. Picasso, lui si célèbre et si sollicité, pourquoi répond-il finalement à ce jeune éditeur cévenol ? Peut-être parce que PAB propose des textes de personnes proches de Picasso, ou de personnes qui l’ont été : Crevel, Tzara, René Char… Mais PAB sait aussi le séduire en l’invitant à jouer avec des techniques nouvelles : le celluloïd puis la cartalégraphie. Il interpelle Picasso qui a le goût du défi technique, insistant toujours dans ses courriers sur l’aspect ludique, « amusant » de ses propositions : « voyez si mon projet vous chante » lui écrit-il le 7 mai 1958, en lui adressant le poème L’Escalier de Flore de René Char.  » (Picasso et le livre d’artiste, Exposition 2018, préface).

Char préfacera en 1973 le catalogue de l’exposition Picasso à Avignon, qui paraîtra juste après la mort du peintre, le 8 avril 1973.
C’est au total dix-sept livres que PAB réalise avec Picasso entre 1956 et 1974, ce qui fait de lui l’éditeur avec qui l’artiste a le plus collaboré.

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