Maurice Genevoix

Le Roman de Renard

Paris, Éditions Vialetay, (24 mars) 1958, pour le texte, (9 février) 1959, pour les gravures.
2 vol. (290 x 380 mm) de 253 p. (pagination continue). En feuilles, sous chemise et étui éditeur.

#31610
3 500 
Maurice Genevoix

Le Roman de Renard

Paris, Éditions Vialetay, (24 mars) 1958, pour le texte, (9 février) 1959, pour les gravures.
Édition originale illustrée des bois de Paul Jouve, gravés par Jacques Beltrand d’après les dessins de l'artiste.

Un des 25 exemplaires réservés aux collaborateurs, celui-ci marqué « exemplaire d'auteur » sur Rives, signé par Paul Jouve.

L’édition du Roman de Renard illustrée par Paul Jouve et adaptée par Maurice Genevoix constitue une oeuvre à la croisée de la tradition littéraire médiévale, de l’art animalier moderne et du grand livre illustré bibliophilique français du XXe siècle. Genevoix a toujours porté un regard poétique sur le monde animal, comme en témoignent Raboliot, La Dernière harde ou L’Hirondelle qui fit le printemps. Le choix de revisiter Le Roman de Renard – chef-d’oeuvre de la satire médiévale – s’inscrit dans cette continuité : Renard, rusé, libre et irrévérencieux, incarne une figure de résistance à l’ordre imposé, que Genevoix admire.

Le texte est adapté en français moderne, comme un prélude à La Forêt perdue qui sera publiée dix ans plus tard et qui aura également pour scène le Moyen Âge : ce roman initiatique constitue un ouvrage-clé de son oeuvre, où la mort apparaît comme un thème de plus en plus présent. Il s’en est expliqué peu de temps avant sa mort, évoquant l’expérience de la mort durant la Grande Guerre : « J’ai eu l’instinct de la chasse, très fort, très vif […], mais je sais depuis […] que l’ombre de la mort dans l’oeil d’une perdrix tuée, c’est exactement la même chose ».

Le choix de Paul Jouve comme illustrateur n’est pas un hasard mais une évidence esthétique et morale : le peintre est alors le plus grand artiste animalier de son temps, connu pour ses représentations vibrantes de fauves, singes, chevaux. Il livre ici une riche illustration de 53 compositions en couleurs gravées sur bois par Jacques, Camille et Georges Beltrand, et de 33 grandes initiales gravées sur bois, fruit d’un travail de plus de dix ans, entrepris dès 1941 et alors qu’il n’a aucun éditeur pour le suivre dans ce monumental projet. Ce sont le bibliophile Jules Exbrayat et l’éditeur Jacques Vialetay qui seront à l’origine de cette édition et de sa commercialisation, et qui feront appel à Maurice Genevoix pour l’établissement du texte.

Jules Exbrayat, président de la Société des Bibliophiles franco-suisses, n’aura malheureusement pas le bonheur de voir l’édition réalisée : il décède en 1958, quelques semaines avant l’impression du livre, qui lui sera dédié.

Ce sera l’un des derniers ouvrages de Paul Jouve et l’un de ses chefs-d’oeuvre.

De la bibliothèque de Maurice Genevoix, aux « Vernelles » (ex-libris).

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