Elle contient deux des plus importants textes de la Résistance littéraire : le poème de Paul Éluard « Liberté », repris de la revue Fontaine sous le titre « Une seule pensée » qui ouvre cette livraison, et Le Silence de la mer de Vercors, titré « Les Silences de la mer », qui la referme.
Créée à Londres en janvier 1943, La Revue du monde libre, mensuelle, comptera vingt numéros, jusqu’en août 1944. Ces exemplaires seront largués par avion, par milliers, au-dessus des grandes villes de la France occupée : « Aux Français sur qui s’est abattue la nuit totale de l’occupation allemande, nous dédions cette modeste revue destinée à maintenir un courant d’idées entre les Pays de liberté et les territoires en instance de libération. Pour ces derniers, nous nous efforçons d’ouvrir une lucarne sur le Monde extérieur. » Avec cet avertissement : « Des hommes et des femmes risquent leur vie pour faire parvenir cette revue à destination. Veillez à ce qu’elle soit remise aux mains de ceux qui pourront en faire le meilleur usage, spécialement à nos compatriotes de la presse clandestine, dont le courage fait l’admiration de tous. »
Un précédent exemplaire, présenté dans notre catalogue « Paul Éluard 1942 », a été acquis par le Musée de l’Armée qui l’a présenté dans l’exposition « Un exil combattant. Les artistes et la France 1939-1945 », qui s’est tenue du 26 février au 22 juin 202. Un passionnant catalogue (Éditions Gallimard | Musée de l’Armée) fut édité pour l’occasion.