L'épreuve provient de la Bibliothèque André Breton : il figurait sur son exemplaires des Œuvres posthumes de Vauvenargues (Paris, 1821), passé en vente lors de la vente de 2003 (lot n° 825). La page de titre du volume a été conservée au verso de l'encadrement.
C’est dans son poème « Sludge le médium », traduit de l’anglais en 1922, que Robert Browning s’identifie au fourmilier, placide dans son attente et pourtant vif à saisir sa proie : ce poème, André Breton le cite dans une lettre à Dalí du 10 janvier 1931, avant de lui préciser la mention qu’il souhaite apporter à son ex-libris : « l’inscription à faire figurer en banderole sur l’ex-libris serait de préférence à ‘André le Fourmilier’, ‘André le Tamanoir’ (fourmilier est trop générique. D’autre part, il fait un peu plus pléonasme en raison des fourmis. Enfin, il sert à désigner par ailleurs d’assez médiocres animaux) ».
Chez le peintre catalan, le tamanoir est présent dès sa première exposition en 1929, à la galerie Goëmans à Paris : dans la préface du catalogue, on trouve ainsi ces vers de Robert Desnos : « Avez-vous vu le tamanoir ? Ciel bleu, ciel gris, ciel blanc, ciel noir. – Avez-vous vu le tamanoir ? oeil bleu, oeil gris, oeil blanc, oeil noir. – Avez-vous vu le tamanoir ? Vin bleu, vin gris, vin blanc, vin noir. Je n’ai pas vu le tamanoir ! Il est rentré dans son manoir. Et avec son éteignoir, il a coiffé tous les bougeoirs, Il fait tout noir. »
Belle épreuve, anciennement et soigneusement encadrée.
Provenance : André Breton (Vente, 2003, n° 825).