Alger, Charlot, 1943.
1 vol. (115 x 180 mm) de 280 p. Demi-chagrin marron à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés.
1 vol. (115 x 180 mm) de 280 p. Demi-chagrin marron à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés.
Édition originale.
Un des 100 premiers exemplaires sur japon (n° 100).
Un des 100 premiers exemplaires sur japon (n° 100).
C’est à Londres, en 1943, que Joseph Kessel, conteur inégalé, a écrit L’Armée des ombres, qui n’est pas seulement l’un de ses chefs-d’oeuvre mais avec Le Silence de la mer l’autre roman-symbole de la Résistance que l’auteur présente ainsi : « Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres. Tout ce qu’on va lire ici a été vécu par des gens de France. »
Kessel rejoint la Résistance au sein du réseau Carte au lendemain de la défaite de juin 1940 et, avec son neveu Maurice Druon, gagne Londres, où il rédige des articles pour le journal France fondé par Charles Gombault et recueille de nombreux récits de résistants venus de France. Ces articles lui fournissent la matière pour écrire L’Armée des ombres, publiée à Alger par Charlot fin 1943, avant une édition américaine publiée par Jacques Schiffrin à New York en 1944.
Première épopée consacrée au peuple de la Résistance, Kessel prend soin de brouiller les pistes en changeant les noms des protagonistes, les lieux et les dates. Pour autant, « il n’y a pas de propagande dans ce livre et il n’y a pas de fiction. Aucun détail n’y a été forcé et aucun n’y est inventé. […] Il fallait que tout fût exact et, en même temps, que rien ne fût reconnaissable. » À cette fin, il présente la Résistance comme une histoire de l’honneur, qui trouve une traduction dans le refus d’obéir : « La France n’a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n’a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenus devoirs envers la patrie. Le héros national, c’est le clandestin, l’homme dans l’illégalité. »
L’Armée des ombres fut adaptée au cinéma par Jean-Pierre Melville.
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