Paris, Editions de la Nouvelle Revue française, (28 novembre) 1925
1 vol. (160 x 215 mm) de 503 p., [1] et 1 f. Maroquin bordeaux, dos à nerfs, titre doré, tranches dorées sur témoins, date en pied, doublures de maroquin vert, gardes de soie, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Huser).
Édition originale.
Un des 121 premiers exemplaires réimposés (n° LXXXVI), celui-ci nominatif pour M. Marcel Revillon d’Apreval. 
Ex-dono signé : « exemplaire de Monsieur M. Revillon d’Apreval, avec les cordiales salutations d’André Gide ».
Les Faux-Monnayeurs, c'est « le roman se regardant en train de se faire » (Sarraute), mais c'est aussi le roman en crise : pour mieux saper les fondements du roman à l'ancienne, Gide se lance trois ans après la fin de la Grande Guerre dans l'écriture du roman des romans, qui contiendrait toute l'histoire du genre, sous le credo résumé par la fameuse phrase sous les traits d'Edouard - celui qui veut écrire, dans le roman, un livre intitulé Les Faux-monnayeurs : « Je voudrais tout le long de ma vie, au moindre choc, rendre un son pur, probe, authentique. Presque tous les gens que j'ai connus sonnent faux. Valoir exactement ce que l'on paraît ; ne pas chercher à paraître plus qu'on ne vaut... On veut donner le change, et l'on s'occupe tant de paraître, qu'on finit par ne plus savoir qui on est... ». L'une des merveilles de la littérature française du XXe siècle, Les Faux-monnayeurs en appelle sur la forme au procédé de mise en abyme. L'expression, avec cette graphie particulière, est inventée par Gide, qui la cite dès 1893, avant d'en donner une première ébauche dans Paludes en 1895. Ce que l'on peut définir comme le théâtre dans le théâtre (pensons à Shakespeare avec Hamlet ou Le Songe d'une nuit d'été ou encore à La Nuit américaine de Truffaut) devient ici le roman dans le roman, où Gide révolutionne les lois du genre.
Son Journal consigne qu'il en commence la rédaction en octobre 1921 : « J'écris, sans presque aucune peine, deux pages du dialogue par quoi je pense ouvrir mon roman. Mais je ne serai satisfait que si je parviens à m'écarter du réalisme plus encore. L'important c'est de m'habituer à vivre avec mes personnages. » Il y mettra un point final trois ans et demi plus tard : « 8 juin 1925. Achevé les Faux- Monnayeurs. »
Exemplaire de choix, en reliure doublée d'Huser et provenance.
19408

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