Paris, Lemerre, 1873
1 vol. (195 x 255 mm) de 3 f. dont 1 frontispice gravé, II-179 p. Maroquin bordeaux, dos à nerfs orné, décor à la du Seuil sur les plats, roulettes d'encadrement sur les contreplats, tête dorée, double filet sur les coupes, couverture conservées (reliure signée de H. de Courmont).
1 vol. (195 x 255 mm) de 3 f. dont 1 frontispice gravé, II-179 p. Maroquin bordeaux, dos à nerfs orné, décor à la du Seuil sur les plats, roulettes d'encadrement sur les contreplats, tête dorée, double filet sur les coupes, couverture conservées (reliure signée de H. de Courmont).
Édition originale.
Un des 20 exemplaires sur chine (n° 6), justifié et signé par l'éditeur, à toutes marges.
Un des 20 exemplaires sur chine (n° 6), justifié et signé par l'éditeur, à toutes marges.
Portrait-frontispice dessiné et gravé par Bracquemond.
Ce recueil d'hommages poétiques à Gautier fut souhaité par l'éditeur Alphonse Lemerre et constitue l'un des monuments par lequel le Parnasse a rendu hommage à l'un de ses « Maîtres ». L'idée initiale semble être venue à Albert Glatigny, qui l'a soufflée à Lemerre qui contacte dès le 31 octobre les écrivains de sa connaissance et leur demande, « un sonnet au moins, cinquante vers au plus ». Tiré à petit nombre, il est particulièrement recherché par les amateurs de Stéphane Mallarmé, puisqu'il contient (p. 109-111) l'édition originale du célèbre poème « Toast funèbre » :
« Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !»
C'est dans « Toast funèbre » que le rôle du poète est défini de la façon la plus ouverte car Mallarmé voit plutôt en Gautier un « emblème » du poète qu'un maître au sens classique du terme. Les autres contributions sont de Banville, Cladel, Cros, Dierx, France, Glatigny, Heredia, Hugo, Janin, Lacaussade, Lafenestre, Leconte de Lisle, Mendès, Mistral, Ratisbonne, Swinburne, Theuriet, etc., soit 93 pièces au total, composées par 83 auteurs. Avec les trois recueils du Parnasse contemporain (1866, 1869 et 1876), et le recueil Sonnets et eaux fortes (1867), cet ouvrage constitue l'un des cinq monuments littéraires, le quatrième en date, marquant l'existence du mouvement parnassien. Il célèbre, à la manière des « tombeaux » du XVIe siècle, la mémoire d'un poète qui passe pour avoir notablement influencé le mouvement parnassien.
Exemplaire de choix sur papier de chine, admirablement établi à l'époque par Courmont en pleine reliure à riche décor, vraisemblablement pour Alfred Piat.
Provenances impeccables :
Alfred Piat : L'ex-libris d'Alfred Piat est celui utilisé pour les livres de grands formats : les in-12 et pet. in-8 n'avaient droit qu'à la version sans le sonnet. " Il s’était composé lui-même un ex-libris [115 x 50 mm], qu’il avait fait graver par Moïse Stern (1826-1915), graveur en médailles, 47 passage des Panoramas [IIe], et tirer sur différents papiers : son monogramme est sur la page d’un livre ouvert, surmonté d’un soleil rayonnant et d’une étoile ; au-dessous, un ruban se déroule avec l’inscription « LIBRO LIBER » ; à côté, gisent brisées, une colonne corinthienne, une chaîne et une roue dentée, avec une tête et un os de mort, une gerbe de blé et une faucille ; plus bas se trouve un sonnet. Primitivement, le cul-de-lampe placé au-dessous du sonnet représentait une gerbe de blé et une faux : une faute dans le 11e vers du sonnet – « Et l’instruit à vivre mourir », au lieu de « Et l’instruit à vivre et mourir » -, fit modifier la planche et remplacer le cul-de-lampe par deux livres superposés." (Jean-Paul Fontaine, in http://histoire-bibliophilie.blogspot.com/2018/09/lidentite-retrouvee-dalfred-piat-1826.html). Nous sommes ici en présence de cet ex-libris princeps, avec la première version du cul-de-lampe. La faute est corrigée à la plume par Alfred Piat à " Et l'instruit à vivre et mourir". Sa riche bibliothèque de plus de 6,000 volumes fut vendue le 23 novembre 1896 ; puis
Cortland-Bishop : ce pionnier de l'aviation et collectionneur de manuscrits et livres anciens possédait l'une des plus importantes bibliothèques de l'entre-deux-guerres, avec une collection remarquable de reliures françaises à décor. Cinq ventes successives se tiendront après sa mort, entre avril 1938 et mai 1940. Il acheta, en 1923, la première maison de vente aux enchères américaines, l'American Art Association ; puis
Sicklès (vente, NY, 1947) ; puis
Tileston-Wells, à la suite de la vente Sicklès de New York. Cet avocat new yorkais fut président de l'Alliance française ; puis
Collection privée française.
Vicaire, VII, 851.
Vicaire, VII, 851.
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