Paris, Gallimard, (2 avril) 1980
1 vol. (140 x 215 mm) de 369 p., et [3] f. Demi-chagrin vert, dos à nerfs orné, titre doré, tête poncée, couverture conservée.
Édition originale.
Un des 450 exemplaires sur vergé Saint-Amand réservés aux Compagnons de la Libération
, celui-ci pour Paul Ibos, avec un envoi signé.
Puisque la mémoire occupe une place centrale dans l'oeuvre de Gary, c'est tout naturellement que son dernier roman - Gary mettra fin à ses jours le 2 décembre 1980, un peu plus d'un an après le suicide de son épouse, Jean Seberg - lui est d'ailleurs sobrement dédiée : « A la mémoire ». 
Cette ultime romance qui, si elle nous replonge à l'époque du nazisme et de l'occupation, est toute entière guidée par l'Amour que l'auteur désespérait de rencontrer un jour. Comme dans Clair de femme (que lui aurait inspiré une liaison discrète avec Romy Schneider), Les Cerfs-volants ressassent cette « illumination » de l'amour, lui qui confiant, à la sortie du livre, qu'il « n'arriv[ait] pas toujours à appliquer à [s]a vie les préceptes de [s]es livres, mais tout ce livre est l'histoire de gens qui ne savent pas désespérer ».
Précieux exemplaire offert à son camarade et compagnon de la Libération, Paul Ibos. 
C'est l'un des plus anciens compagnons militaires de Gary, puisque les deux hommes se rencontrent en 1939, à Châteauroux, à la base aérienne d'Avord. Auparavant, Ibos avait ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand à Paris puis au lycée Lakanal de Toulouse, avant de préparer l'Ecole de l'air au lycée Montaigne de Bordeaux en 1938. Aux premiers jours du conflit, il s'engage dans l'aviation le 1er octobre 1939 et souhaite poursuivre sa formation à Châteauroux. C'est là qu'il rencontre Gary, arrivé à Avord en juin, et les deux hommes partagent la même chambre pendant tout ce dernier trimestre, avant que Gary ne soit affecté à Bordeaux-Mérignac, comme mitrailleur  : il est le seul, en raison de ses origines étrangères, à ne pas être nommé officier - un événement qu'il jugera toute sa vie profondément injuste. Paul Ibos, lui, est breveté observateur et nommé sous-officier, en étant affecté en mai 1940 au Centre d'instruction de bombardement à Toulouse. En juin, devant l'avancée allemande, son unité se replie à Port-Vendres. Avec deux camarades, Labit et Forat, refusant l'armistice, il cherche un moyen de rejoindre l'Angleterre. Ayant réussi à obtenir des faux papiers polonais, les trois hommes, après de longues démarches, obtiennent un visa pour l'Espagne d'où ils rejoignent la Grande-Bretagne, via le Portugal, à la fin du mois d'août 1940. 
Gary, quant à lui, dès l'appel de De Gaulle, « s'évade de France par avion, atterrit à Alger, séjourne à Meknès et Casablanca le temps de trouver un cargo britannique qui l'emmène à Gibraltar ; deux semaines plus tard, le 22 juillet 1940, il débarque à Glasgow. Dès son arrivée, il demande à servir dans une unité combattante sous le nom de Romain Gary et est promu au grade d'adjudant en septembre 1940 » (Gary, in Compagnons de l'Ordre de la Libération). 
Reliure modeste, dos passé.
Sinon bon exemplaire de très jolie provenance.
26186

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