[Paris, décembre 1956].
1 tirage de presse (180 x 240 – 170 x 205 mm sans marge) noir et blanc, sur papier « Guilleminot ». Tampons et légende au dos.
Célèbre portait, pris en 1956, quand Gary arrive en France pour recevoir les honneurs du prix Goncourt qu’il vient d’obtenir pour Les Racines du ciel.
Le quai d’Orsay a octroyé à l’écrivain une disponibilité de deux semaines, pendant lesquelles il répond aux interviews et passe notamment dans l’émission de l’ORTF « Lectures pour tous », animée par Pierre Dumayet, qui reçoit Gary le 19 décembre. Il y est sujet des vives critiques qui attaquèrent le style « mal écrit » des Racines du ciel. Gary, très honoré et heureux de déclencher de telles vives polémiques, répond avec humour et délicatesse : « À tout ouvrage correspond un style : quand vous lâchez un troupeau d’éléphants à travers l’Afrique, que vous évoquez la sueur, la brousse, la forêt vierge, des aventuriers […], vous ne pouvez pas le faire dans le style de la Princesse de Clèves ni de la duchesse de Guermantes. Il faut essayer d’inventer un langage à vous […]. Je suis obligé de renoncer à certaines élégances du style, je ne fais pas de Giraudoux – Dieu sait si j’adore Giraudoux – et quand il faisait descendre ses dieux de l’Olympe pour les promener dans les antichambres des ministères, il les habillait chez Dior. Mais moi, mon Morel, je peux pas l’habiller chez Dior ! ».
Souvent reproduite, cette photographie, prise quelques jours plus tard dans les locaux des Éditions Gallimard, a servi pour la couverture de l’ouvrage de Nancy Huston, Le Tombeau de Romain Gary (Actes Sud, 1999).
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