Lady L.
Romain Gary

Lady L.

New York, Simon & Schuster, (décembre) 1958.
1 vol. (140 x 210 mm) de 215 p. et [1] f. Cartonnage et jaquette illustrée de l’éditeur.

Édition originale.
Premier tirage, avec mention de « First printing ».

Lady L. est le premier roman que Gary écrivit directement en anglais, et le premier, ainsi, dans une autre langue que le français.

Quand, en 1944, Lesley Blanch rencontra Romain Gary, elle venait de fêter ses quarante ans, le jour du débarquement en Normandie. Rédactrice de Vogue, où elle supervisait les reportages depuis 1937, cette chroniqueuse londonienne, élégante, spirituelle, à l’indéniable talent littéraire, était estimée dans le milieu de la mode. Ils se marièrent le 4 avril 1945. Quelques mois plus tard, une carrière diplomatique s’ouvrit pour Gary. Épouse dévouée, Lesley l’accompagna de poste en poste, à Sofia, à Berne, à Paris, à New York et à Los Angeles, et lui enseigne sa langue à la perfection. « L’accent anglais, tant admiré, précisait-elle, redoublait de charme avec le froufroutement des r russes que Romain lui ajoutait. Il avait acquis une prononciation parfaite ; seul le timbre de sa voix, ce timbre profond et rauque, gardait quelque chose de slave. » Gary s’exprime rapidement avec aisance ; au point, même, d’écrire quatre romans directement dans cette langue : Lady L. est le premier, en 1958 (traduit en 1963), suivi par The Talent Scout (1961), The Ski Bum (1964) et The Gasp (1973). Gary traduisit entièrement par ailleurs La Promesse de l’aube, La Tête coupable et White Dog et participa de près aux traductions de Colors of the Day, The Roots of Heaven, A European Education, The Dance of Gengis Cohn et Europa. Et, indirectement via Ajar / Pavlowitch, à celle de Momo.

« Malgré un divorce houleux et douloureux, Lesley Blanch et Romain Gary – surtout après sa séparation d’avec Jean Seberg, et plus souvent encore après la mort de celle-ci, établirent une ‘amitié téléphonique’. Elle s’était retirée à Menton, dans une maison de la baie de Garavan, où elle avait reconstitué son décor intime : tapis, divans, icônes, œuvres d’art, objets insolites, grimoires et livres russes imprimés avant la réforme de l’orthographe. Mais, par une nuit funeste d’avril 1994, un incendie anéantit tous ces trésors. À 90 ans, Lesley eut le courage de recréer un nouveau foyer, avant de mourir à près de 103 ans en 2007 ». (« Lesley Blanch, Une fée bienveillante », par Lucien d’Azay, Revue des deux mondes, mai-juin 2021).

Bel exemplaire.

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