Paris, Gallimard, (12 septembre) 1927.
1 vol. (170 x 220 mm) de 364 et [4] p. Broché.
Édition originale de la traduction française, par Henri Michel.
Un des 109 premiers exemplaires réimposés sur vergé Lafuma-Navarre, celui-ci un des 9 premiers hors commerce (exemplaire E).
Sur les conseils éclairés de James Joyce, qui fut à Trieste le professeur d’anglais d’Italo Svevo, Benjamin Crémieux et Valéry Larbaud révèlent au public français ce géant des lettres italiennes. Cet « hyperconscient » doué d’humour est en effet un visionnaire pessimiste, et ces qualités font de Zeno un roman magistral qui introduit la psychanalyse « dans l’esthétique italienne » et le lecteur dans l’introspection d’un « inadapté » à l’inconscient facétieux, parachevé, loin de tout égotisme, par une méditation de moraliste sur l’essence du mal, rebelle à toute cure : « Ce n’est pas de la psychanalyse qu’il nous faudrait : sous la loi du détenteur du plus grand nombre d’engins, maladies et malades ne feront que croître et embellir. Peut-être reviendrons-nous à la santé grâce à une catastrophe sans précédent provoquée par les engins. […] Il y aura une explosion énorme que personne n’entendra et la terre, retournée à l’état de nébuleuse, errera dans les cieux, purgée de parasites et de maladies. » On le comprend, ce roman, injustement éclipsé et méconnu, tend un miroir à chaque lecteur et à chaque conscience horrifiée par les pouvoirs destructeurs de l’atome.
État de neuf.
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