Philadelphia & London, J.B. Lippincott Company, 1942.
1 vol. (140 x 210 mm) de 264 p. Toile bleue de l’éditeur, titre doré, jaquette illustrée.
Édition originale.
Premier tirage (livre et jaquette).
Exemplaire signé.
Un témoignage rare et vibrant, rédigé par l’un des tout premiers Américains à rejoindre les Forces françaises libres, dès 1940.
Fils d’industriel du Massachusetts, Hasey découvre la France à vingt ans, en 1937, pour y apprendre la langue, mais séduit par la vie parisienne, il décide de s’y installer, et trouve un poste chez le bijoutier Cartier. En août 1939, il s’engage dans les ambulances américaines pour soutenir la Finlande contre l’URSS. Gravement blessé, il retourne aux États-Unis, où il milite en faveur de la cause alliée et décide de gagner Londres, pour rejoindre Étienne Bellenger, directeur de Cartier, qui le présente à Charles de Gaulle. Il décide alors de s’engager dans les Forces françaises libres : affecté à la 13e demi-brigade de la Légion étrangère il combat en Afrique aux côtés des forces gaullistes, John « Jack » F. Hasey participe à la campagne d’Érythrée, puis à celle de Syrie, et est grièvement blessé à Bir Hakeim en 1941, lors de l’attaque de la position de Mezzeh. Il perd une partie de sa mâchoire et subit de longues opérations de reconstruction. Son courage impressionne le général de Gaulle, qui le décore personnellement de la Croix de la Libération, le 28 août 1941, une distinction rarissime pour un citoyen non français.
Seuls six citoyens américains sont titulaires de la Croix de la Libération, parmi les 1 038 Compagnons de la Libération. Quatre l’ont été à titre honorifique, en reconnaissance de leur rôle militaire ou diplomatique dans la libération de la France, mais sans engagement direct dans les FFL : Dwight D. Eisenhower, Commandant suprême des forces alliées en Europe, décoré le 18 juin 1945 ; Franklin D. Roosevelt, Président des États-Unis, décoré à titre posthume en 1945 ; George C. Marshall, Chef d’état-major de l’armée américaine, décoré en 1945 et Douglas MacArthur, Général en chef dans le Pacifique, décoré à titre honorifique en 1945.
Deux ont été décorés à titre personnel et non honorifique, c’est-à-dire pour leur engagement direct dans les Forces françaises libres au combat : John F. Hasey, dès le 28 août 1941, et William G. Capitain, un pilote engagé dans les Forces aériennes françaises libres, mort au combat en 1944, décoré à titre posthume en 1945.
John Hasey est le seul américain honoré compagnon de la Libération pendant la guerre.
Après une longue convalescence, et inapte au combat, John Hasey devient attaché militaire à l’ambassade de France à Washington, directement nommé par de Gaulle, à qui il sert d’ambassadeur informel entre Londres et les autorités américaines, notamment pour faire reconnaître la légitimité de la France libre.
C’est en 1942 qu’il publie Yankee Fighter: The Story of an American in the Free French Foreign Legion ; il y raconte son engagement et son attachement à la cause française. Ce témoignage – édité à chaud en pleine guerre – a été salué pour son honnêteté, son intensité et sa fidélité aux idéaux gaullistes, contribuant à sensibiliser l’opinion publique américaine à la cause de la France libre, à une époque où la position de De Gaulle était encore fragile.
John Hasey deviendra ensuite instructeur militaire aux Antilles, puis rejoindra l’état-major du général Koenig en 1944 ; il le suivra à Paris « lorsque ce dernier est nommé gouverneur militaire en août 1944. Démobilisé en 1945, il retrouve son emploi chez Cartier. En 1949, il choisit de retourner dans son pays natal et entre à la CIA, où il travaille jusqu’à sa retraite, en 1974 » (Vladimir Trouplin, John Hasey, un américain au service de la France libre, catalogue « Un Exil Combattant », Gallimard, 2025).
La récente exposition à l’Hôtel national des Invalides, au Musée de l’Armée (Un Exil Combattant, février-juin 2025), consacre une vitrine entière à sa personne en exposant sa vareuse d’officier et un exemplaire – sans sa jaquette – de cette rare édition originale.