Paris, Imprimerie de la République, an VIII [1799-1800].
3 volumes in-4 de [2], xi, [1], 491p. et 7 pl. ; [6], 516 p. et 5 pl. (dont une carte) ; [6], 562 p. et 6 pl. ; 1 atlas (470 x 660 mm) de 16 pl. dont 10 grandes cartes. Cartonnage bleu de l’époque, pièce de titre imprimée, non rogné.
Première édition française du voyage de Vancouver, « Autour du monde et dans lequel la côte Nord-Ouest de l’Amérique a été soigneusement reconnue et exactement relevée, traduite de l’anglais par Demeunier et Morellet et augmentée par l’éditeur français d’une table analytique ».
L’édition originale (posthume) avait été publiée en 1798, à Londres, par le frère de l’auteur.
Les volumes de texte rassemblent 17 vues hors texte gravées par Alexandre Tardieu ainsi qu’une carte. Ils sont accompagnés d’un grand atlas contenant 10 cartes doubles (660 x 950 mm) et 6 planches simples de vues côtières.
L’Amirauté britannique désirait, à l’aube des années 1790, être fixée, une fois pour toutes, sur l’existence – ou l’absence – d’un passage entre l’Atlantique et le Pacifique. Cook avait démontré qu’il n’y en avait aucun qui eût une valeur commerciale au nord du 55° de latitude nord. Restait, toutefois, la possibilité que l’Alaska fût une île immense, grâce à un passage dont l’entrée se trouverait plus au sud. C’est la mission qui est confiée à l’un des anciens seconds de Cook, George Vancouver.
Un navire de 340 tonneaux, propre à cette destination, fut acheté, nommé Discovery et mis à la voile à Falmouth le 1er avril 1791. Le voyage vers la côte nord-ouest devait durer plus d’un an, via Ténérife (îles Canaries), le cap de Bonne-Espérance, la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Zélande, Tahiti et les îles Sandwich. La côte nord-américaine fut en vue le 17 avril 1792.
« Le relevé hydrographique avait été conduit avec une rigueur remarquable. Les latitudes de Vancouver diffèrent très peu de celles d’aujourd’hui ; ses longitudes, dont le calcul était encore plus difficile, accusent des variantes d’un tiers de degré à un degré seulement. Les résultats obtenus méritaient d’être comparés à ceux de Cook ; au reste, les références nombreuses au volume imprimé de ce dernier, A Voyage to the Pacific Ocean […] (Londres, 1784), indiquent qu’il fut toujours le modèle idéal que Vancouver avait à l’esprit. John Cawte Beaglehole, le grand spécialiste de Cook, note que, de tous les hommes qui furent formés par lui, Vancouver fut « le seul que ses travaux comme hydrographe allaient placer dans la même classe que son commandant ». Le navire regagne les rives de l’Irlande en septembre 1795, mettant fin à l’une des plus longues expéditions de découverte de l’histoire – plus de quatre ans et demi : on avait parcouru quelque 65 000 milles, avec des pertes humaines remarquablement faibles : un seul homme mourut de maladie, un autre d’empoisonnement et quatre de noyade […]. La plupart des quelques centaines de toponymes choisis par Vancouver pour désigner les diverses réalités géographiques ont été conservés. » (Kaye Lamb, Dictionnaire biographique du Canada).
Belle condition du cartonnage malgré des dos assombris.
Provenance : Bibliothèque Jimmy Drulhon (Paris, Alde, V, 2012, n° 344).