Vingt-quatre heures de la vie d’une femme
Stefan Zweig

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Paris, Neufchâtel, Victor Attinger, 1929.
1 vol. (115 x 180 mm) de 175 p. Demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs orné d’un listel mosaïqué de maroquin bordeaux et d’un jeu de filets dorés, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure signée de J. Van West).

 

Édition originale de la traduction française par Alzir Hella et Olivier Bournac.

Un des 50 premiers exemplaires sur pur fil (n° 39).

Ardent pacifiste, Zweig avait été profondément ulcéré par la Première Guerre Mondiale et décide, en 1919, de se retirer à Salzbourg, la ville-musée où naquit Mozart. En moins de dix ans, Zweig, qui naguère n’avait considéré le travail « que comme un simple rayon de la vie, comme quelque chose de secondaire », publiait une dizaine de nouvelles et autant d’essais sur Dostoïevski, Tolstoï, Nietzsche ou Freud. Parmi les nouvelles, Amok, La Peur, Destruction d’un coeur, La Confusion des Sentiments et ces Vingt-quatre heures de la vie d’une femme : ces trois dernières sont publiées ensemble, en 1927.

Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau est traduit deux ans plus tard par Alzir Hella. Ce dernier, qui a rencontré Zweig grâce à Emile Verhaeren, est devenu depuis deux ans – depuis Amok – son traducteur, et le restera, avec la collaboration d’Olivier Bournac, pour toute l’oeuvre de Zweig : il en deviendra l’ami et l’agent littéraire officieux.

Alzir Hella, pour la première et seule fois, rédige la préface qui replace l’oeuvre dans son contexte moral et littéraire, et témoigne du bouleversement affectif qu’elle suscita à sa lecture : un roman d’une tension psychologique rare. La nouvelle commence dans une pension anglaise de la Riviera, où un événement fait jaser : une femme mariée fugue avec un homme rencontré la veille. Cette histoire déclenche une discussion morale entre les pensionnaires ; l’un d’eux, le narrateur, prend la défense de l’élan passionnel de la jeune femme, face à l’indignation générale. Une vieille aristocrate anglaise, Madame Henriette C., touchée par son point de vue, décide alors de lui confier un épisode de sa propre vie, longtemps enfoui dans le silence et la honte… Pour cette merveille de narration, Zweig s’est inspiré d’un roman publié en 1824 par Constance de Théis, princesse de Salm, son seul roman – épistolaire – : Vingt-quatre heures d’une femme sensible.

Bel exemplaire en reliure du temps signée de Jules-Karl Van West : ce relieur d’origine belge s’installa en 1925 à Saint-Brice-la-forêt, où il fait construire son atelier de reliure. Son épouse Jeanne participait au travail de l’atelier en se chargeant de la marbrure pour la confection de ses demi-reliures de qualité qui seront recherchées par les bibliophiles parisiens des années 20 et 30.

En mars 1934, sa célébrité dépassera les frontières grâce à la vente de la bibliothèque Pierre Marteau (Drouot, mars 1934, Georges Andrieux expert), qui présentait un nombre très important de ses reliures. Il en acquit une encore plus grande renommée et se voit offrir par la reine Élisabeth de Belgique le poste de maître-relieur de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Bruxelles, et regagne la Belgique en décembre 1939. Après guerre, il devient professeur de reliure à la Cambre, formant entre autres August Kulche. Van West fut l’un des meilleurs praticiens de son temps, maîtrisant à la fois la reliure, la dorure et la dorure sur tranche, trois disciplines artistiques qu’il est rarissime de voir réunies dans les mêmes mains. Il sera également le relieur attitré du château de Beloeil, appartenant aux princes de Ligne, avant d’en être le conservateur ; il publiera, en 1950, ses Mémoires d’un Relieur.

Titre phare dans l’oeuvre de Stefan Zweig, c’est aussi l’un des plus rares, malgré ce tirage de 50 exemplaires : c’est seulement le troisième exemplaire que nous croisons et seulement deux autres sont répertoriés en vente publique : l’exemplaire de la bibliothèque Hayoit (Sotheby’s, 2005, V, n° 230, exemplaire 42), en demi-reliure d’Huser, et un exemplaire passé à Nantes, en 2017 (Salorges, juin 2019, n° 169, exemplaire 45), en vélin moderne. Ce titre manquait notamment à la collection JCM (Alde, juin 2002, Un siècle de littérature), qui présentait la presque totalité des oeuvres de Zweig en grands papiers.

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