Paris, Calmann-Levy, [1904].
1 vol. (125 x 190 mm) de 327 p. Demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs richement orné, filets dorés sur les plats, titre doré, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure de Charles Meunier).
Édition originale.
Un des 20 premiers exemplaires sur hollande (n° 17) – avec 20 arches du tirage spécial pour les XX.
Habituée du salon littéraire de Madame Arman de Caillavet, Marcelle Tinayre fait partie des cofondatrices du prix Vie heureuse (futur prix Femina). Ses romans rencontreront un immense succès populaire, avec plus de 40 éditions pour La Maison du péché, salué par Joyce : « malgré la piété et l’innocence dont [Marcelle Tinayre] revêt les moindres variations de sentiment et les manifestations les plus diverses de la nature humaine, on sent dans l’esprit de l’auteur la présence constante de l’horrible image du Christ janséniste qui plane comme un spectre de tristesse et de désolation sur toute cette tragédie ». L’année suivante, elle publie sa Vie amoureuse de François Barbazanges, un autre roman parodique cette fois-ci, qui se déroule dans les environs de Tulle au XVIIIe siècle : Margot, jeune dentellière surnommée la Chabrette, s’éprend du beau François Barbanzages, poète galant et joueur de luth, qui se montre insensible et inaccessible. Tinayre y tance la petite noblesse et la nouvelle bourgeoisie, enfermées dans l’imitation des modes parisiennes et du salon des précieuses, auprès desquelles le vieil érudit Baluze, bibliothécaire de Colbert, lance la fameuse dentelle en « Poinct de Tulle ». Appelée dans la promotion de la Légion d’Honneur en 1908, elle la refuse, déclenchant une vive polémique. Celle qu’on appelait par dérision « la Limousine » fut en butte à des attaques misogynes et germanopratines, notamment de Guillaume Apollinaire.
Très bel exemplaire, finement relié.
29850