Paris, Gallimard, (3 mars) 1971.
1 vol. (140 x 205 mm) de 215 p. [3] f. et 1 f. Broché.
Édition originale. Illustré d’une photographie en frontispice.
Il n’a été tiré que 65 exemplaires sur pur fil en grands papier.
Un des exemplaires poinçonnés du service presse.
Envoi signé : « à mes chers amis Maurice Genevoix, Venise sans masque, avec l’affection de Paul Morand ».
Bel exemplaire de l’un des textes les plus élégants de Paul Morand, dans lequel il revient sur ses séjours à Venise, ville-miroir et métaphore de son existence littéraire, diplomatique et mondaine. Ce récit de mémoire, de style baroque et scintillant, évoque une Venise intime, familière, mais aussi traversée de figures illustres, de Proust à Diaghilev en passant par Ezra Pound et Gabriele D’Annunzio.
Morand est élu à l’Académie française en 1968, dans un fauteuil resté vide depuis la mort d’André Maurois en 1967 ; son élection fut longtemps retardée pour des raisons politiques – son attitude ambivalente pendant la Seconde Guerre mondiale, comme ambassadeur de Vichy à Bucarest, puis en Suisse suscita de fortes oppositions. Genevoix, secrétaire perpétuel de l’Académie depuis 1958, joua sans doute un rôle pondéré et apaisant dans cette période délicate ; si il ne fut pas le promoteur actif de Morand, il ne s’opposa pas à son élection, ce qui fut noté à l’époque comme un geste de tolérance littéraire de la part d’un homme dont la légitimité morale était incontestée.
Rare exemplaire du premier tirage et d’excellente provenance.