Tous les matins du monde

Pascal Quignard

Tous les matins du monde

Paris, Gallimard, (4 novembre) 1991

1 vol. (145 x 220 mm) de 134 p. et [5] f. Broché, non coupé, sous étui-chemise (Elbel).

 

Édition originale.

Un des 50 premiers exemplaires sur vergé de Hollande (n° 3), seul papier.

 

Lorsqu’Alain Corneau expose à Pascal Quignard son projet d’un film où la musique jouerait un rôle central, Pascal Quignard propose de lui écrire un livre, pas un scénario. Le cinéaste pense attendre longtemps le roman promis. Mais quelques mois plus tard, Quignard lui rapporte Tous les matins du monde. Sa découverte de la destinée de Marin Marais a ouvert, pour l’écrivain, une mine de réminiscences et de réflexions que la Leçon de musique n’a pas suffi à épuiser. Un livre, né du désir d’un écrivain de retrouver l’intonation de voix disparues qui le fascinent, et un film, porté par un cinéaste souhaitant fondre dans une même œuvre ses deux passions (Corneau a longtemps hésité entre une carrière de musicien et de cinéaste). Alain Corneau respectera les choix de Pascal Quignard bien au-delà du texte, presque inchangé dans le récit et les dialogues du film. Même si, du script, Quignard tire un texte nu, raboté et épineux : « Si le style consiste à marquer sa manière, comme certains peintres, musiciens ou écrivains, afin de pouvoir être reconnu, distingué, apprécié, je ne suis absolument pas un amateur de style. Mais si le style c’est, au sens romain, le stylus, ce qui permet de couper, sur la tablette de cire, d’effacer, de rompre, de soustraire, de casser, là, oui, c’est vraiment ma manière d’approcher l’écriture. Ce que je préfère, ce n’est pas la rédaction, c’est la relecture. C’est retrancher, abolir, déchirer, fracasser. Les Anglais disent cut up. Toute liaison, toute conjonction de coordination ou de consécution, toute longueur doit tomber. Il y a un plaisir fou à démolir les cloisons, même les reflets de la symétrie ». (in Magazine littéraire, novembre 2012)”.

 

Pascal Quignard ne s’est pas contenté d’être fasciné par Sainte Colombe et de faire partager son destin et sa musique à un public : dans les trois années qui ont suivi la parution du livre et la diffusion du film, il s’est dégagé de toutes ses fonctions officielles : en 1992, il quitte la presse et les jurys littéraires, en 1993, démissionne de la présidence du Concert des Nations et en 1994, dissout le festival d’opéra baroque de Versailles et démissionne des éditions Gallimard : « […] depuis avril 1994, je ne fais plus que lire et écrire ». Il a repris l’exigence de Sainte Colombe à son propre compte. Il s’est placé en retrait parce que « le secret, l’écart, l’à-part soi est la condition pour pouvoir penser » (Magazine littéraire, novembre 2012, à l’occasion de la sortie du septième volume du cycle Dernier Royaume, Les Désarçonnés).

 

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