Paris, Plon, (12 octobre) 1971.
1 vol. (140 x 205 mm) de 299 p., [2] et 1 f. Cartonnage et jaquette illustrés de l’éditeur.
Édition originale.
Premier tirage (pas de grands papiers).
Envoi signé : « À Monsieur Maurice Genevoix avec la profonde admiration de Paul Émile Victor et ses meilleurs vœux pour 1972 ».
Né en Suisse, le 28 juin 1907, Paul-Émile Victor passe une grande partie de son enfance à Saint-Claude, un petit village du Jura, où il pratique le scoutisme, lit de nombreux romans d’aventures et dévore les articles à dimension ethnologique publiés dans l’hebdomadaire L’Illustration et se découvre une véritable passion pour les pôles. Il se dirige alors vers des études d’ingénieur à l’École centrale de Lyon et, en janvier 1934, fait une rencontre décisive à l’académie des Sciences de Paris : c’est là qu’il aborde l’un des pontes de l’exploration polaire française, le commandant Jean-Baptiste Charcot, à qui il expose un projet d’expédition ethnographique. Son désir ? Étudier les « Eskimos » du Groenland oriental et rapporter en Europe des informations et des objets incarnant la culture de cette population tout juste découverte par les occidentaux. Charmé par l’idée, Jean-Baptiste Charcot soutient l’opération et six mois plus tard, le 25 août 1934, voilà le jeune Paul-Émile Victor qui débarque du navire polaire « Pourquoi-Pas ? » dans le comptoir danois d’Ammassalik. Il restera sur place un an durant, apprivoisant tranquillement la culture locale.
C’est en 1971 que Paul-Émile Victor écrit Terres polaires, terres tragiques : une série de huit récits qui montrent l’implacable dureté des lieux, depuis une première exploration en 1819 à la découverte du passage du Nort Ouest, jusqu’au dernier récit qui nous emmène au coeur de la deuxième guerre mondiale et au Groenland, où l’immense île constitue un relais indispensable entre les USA et l’Angleterre. Rappelons qu’à cette date, Paul-Émile Victor, qui s’était exilé aux États-Unis, était devenu instructeur pour l’US Air Force et commandait une des escadrilles de recherche et sauvetage de pilotes perdus en milieu polaire pour l’armée, jusqu’en 1946, où la nationalité américaine lui sera octroyée en récompense de ses faits d’armes.
Véritable figure du monde de l’exploration polaire, il a passé une grande partie de son existence à voguer entre les régions les plus froides de notre monde. Fondateur des Expéditions polaires françaises, ce dernier reste, 25 ans après sa disparition, l’un des pionniers du genre en France et l’un des premiers militants écologiques de la planète.
Il obtient le prix de l’Académie française en 1973 pour l’ensemble de son oeuvre, prix remis par Maurice Genevoix qui en est alors le Secrétaire perpétuel. Il sera honoré à la suite des titres de Commandeur, Grand officier puis Grand-croix de la Légion d’honneur – la plus haute distinction de l’Ordre.