Sonnets et eaux-fortes

Edouard Manet, Camille Cort et al.

Sonnets et eaux-fortes

Paris, Alphonse Lemerre, 1869 (20 décembre 1868)
1 vol. (275 x 355 mm) de 3 f., [84] p. et [2] f. (table et d’achevé d’imprimer). Bradel de demi-maroquin bleu nuit à coins, dos à nerfs orné de petits fers doré, absolument non rogné, couverture de simili parchemin imprimée conservée (reliure signée d’Émile Carayon).

 

Tirage à 350 exemplaires non numérotés.
Hors commerce, il a été tiré 20 exemplaires sur Whatman, 12 sur Chine et 4 sur Japon (ou parchemin).
Un des 12 exemplaires sur papier de Chine.

 

On doit à Philippe Burty l’idée d’avoir, le premier, jumelé poèmes et illustrations sous une forme d’anthologie, en convoquant des peintres appelés à dessiner directement sur le cuivre pour illustrer les sonnets de poètes contemporains – dont beaucoup sont alors à l’aube de leur carrière littéraire. 41 eaux-fortes originales sont ainsi réalisées, en réaction contre la gravure d’interprétation, confrontant pour la première fois des peintres-graveurs à leurs contemporains – à l’exception de Victor Hugo, qui « changea de camp » pour livrer son propre dessin, gravé par Courtry en illustration de « L’Éclair » de son ami Paul Meurice. Le recueil rassemble ainsi 42 sonnets, classés selon l’ordre alphabétique des auteurs, chacun accompagné d’une eau-forte. L’histoire retiendra celle, admirable, de Manet, illustrant un sonnet d’Armand Renaud, « Fleur exotique’ ». Du côté des poètes, on relève les noms de Banville, Glatigny, Gautier, Heredia, Leconte de Lisle, Sainte-Beuve, Verlaine et Anatole France ; du côté des artistes, on retiendra Camille Corot, Édouard Manet, Gustave Doré, Johan-Barthold Jongkind, Jean-François Millet, Félix Bracquemond, Célestin Nanteuil, Seymour Haden, Léopold Flameng,…

Les ornements du texte sont gravés sur bois par Prunaire, le graveur ami de Manet ; les planches furent détruites à l’issue du tirage, ce qui scandalisa Millet : « Entre nous, je trouve cette destruction de planches tout ce qu’il y a de plus brutal et de plus barbare. Je ne suis pas assez fort en combinaisons commerciales pour comprendre à quoi cela aboutit, mais j’entends donc que, si Rembrandt et Ostade avaient fait chacun une de ces planches-là, elles seraient anéanties. »

De fait, l’ouvrage peut être considéré comme la première anthologie illustrée, et comme le second livre de peintre après le Faust illustré par Delacroix, en 1828. Le Fleuve de Charles Cros (en 1874), illustré de 8 eaux-fortes de Manet, constituant le troisième.

Les 36 exemplaires de luxe sont d’une grande rareté et nous n’avons pu recenser qu’un seul des quatre sur Japon et seulement deux autres des exemplaires sur Chine (exemplaires Descamps-Scrive et Sicklès). « Beaucoup d’exemplaires ont été détruits pour satisfaire à la demande des collectionneurs d’estampes qui ont extrait de ce livre les gravures de Corot, Manet et Millet et autres, afin de compléter en estampe l’œuvre de ces artistes » (Carteret).

Très bel exemplaire, d’une grande rareté.

Rauch, n° 5 ; The Artist and the book n° 64 ; Carteret III, 564 (les exemplaires hors commerce sont « d’une grande rareté »)

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