Seuls demeurent

René Char

Seuls demeurent

Paris, Gallimard, (24 février) 1945
1 vol. (185 x 235 mm) de 90 p. et [1] f. Maroquin bordeaux, dos lisse, titre doré en long, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Patrice Goy et Carine Vilaine – titrage C. Ribal).

Édition originale.
Un des 13 premiers sur vélin pur fil (n° II).

Envoi signé : « À Louis Broder. De “L’avant-monde” au “Visage nuptial” par la route des terres impossibles. En bien amical souvenir. René Char ».

Exemplaire enrichi de deux poèmes autographes montés en tête : “Force clémente” et “Partage formel”.

Le premier est le seizième poème de la première partie du recueil, ” L’avant-monde ” ; le second est l’avant-dernier long aphorisme de ” Partage formel “, un ensemble de cinquante-cinq aphorismes, qualifiés par Char de « propositions subsidiaires » selon le manuscrit du recueil : ce sont originellement des « ajouts » à un recueil d’aphorismes antérieur (Moulin premier, publié en 1936), pour se démarquer du surréalisme. Le manuscrit ici présent est l’un des plus importants, et celui qui pose comme conclusion à l’ensemble la définition même du poème, « mystère qui intronise » et de son auteur, le ” Grand Commenceur “, un terme important qui fera date. Ces poèmes seront repris dans Fureur et mystère.

Seuls demeurent témoigne des premières années d’Occupation et de l’engagement dans la résistance de René Char (1941-1943). 

La publication a néanmoins été envisagée par Char dès avril 1941, comme le révèle une lettre à Gilbert Lely, mais cette perspective s’estompe à partir du moment où s’organise le maquis : « Je ne désire pas publier dans une revue les poèmes que je t’envoie. Le recueil d’où ils sont extraits et auxquels en dépit de l’adversité je travaille, pourrait avoir pour titre Seuls demeurent. Mais je te répète qu’ils resteront longtemps inédits, aussi longtemps qu’il ne se sera pas produit quelque chose qui retournera entièrement l’innommable situation dans laquelle nous sommes plongés. » (billet à Francis Curel, 1941). 

Seuls demeurent est terminé au printemps 1943,  avec « Hommage et famine » et « Louis Curel de la Sorgue » ; il ne sera plus retouché et envoyé à l’éditeur en juillet 1943. Selon Antoine Coron, Char reçoit un avis très favorable de Jean Paulhan mais, lorsque le poète envoie à Gallimard son contrat d’édition, il exprime le souhait que son recueil ne paraisse « qu’une fois la situation de notre pays définitivement éclaircie ».

Le recueil sera publié en février 1945, dans un tirage des plus restreint en grand papier : seulement 13 exemplaires sur pur fil (trois hors commerce A, B et C puis 10 chiffrés en romain), suivis de 1000 exemplaires sur châtaignier. 

René Char gardera pour lui deux exemplaires : le A et le IX.
Cinq autres sont pour l’heure répertoriés, dont seulement un seul autre avec envoi – celui de Georges Hugnet.

Parfaite reliure janséniste de Patrice Goy.

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Vendu
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