Paris, Flammarion, (décembre) 2018
1 vol. (130 x 180 mm). Veau gris métallisé, dos lisse, auteur et titre mosaïqués sur le plat, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, chemise et étui de buffle gris (reliure signée de Renaud Vernier, titrage par Claude Ribal, 2023).
Édition originale.
Un des 200 premiers exemplaires sur vélin Rivoli Arjowiggins (n° 24).
Sérotonine est un précis de décomposition, où il est question du déclin de l’Occident : de l’Union européenne, de la France, de Dieu. Le héros – ou anti-héros -, Florent-Claude Labrouste, est un ingénieur agronome de 46 ans, employé au ministère de l’agriculture, en couple avec une japonaise de 26 ans, qui se meurt « de chagrin » et doit sa survie à un médicament, le Captorix, qui stimule la production de sérotonine, une « hormone liée à l’estime de soi », qu’il définit dès l’incipt : « C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable ».
Il décide de disparaître. D’abord dans un hôtel Mercure près de la place d’Italie, puis en Basse-Normandie, « un territoire à l’abandon, peuplé d’agriculteurs suicidaires et condamnés par la politique européenne de Bruxelles ».
Houellebecq, l’écrivain de la solitude de l’homme contemporain, cogne toujours sur le même clou, avec obstination, quitte à simplifier, avouant pour autant que, oui, « enfin je simplifie, mais il faut simplifier sinon on n’arrive à rien ». Houellebecq dévoile ainsi son intention : « Si nous avions été dans une comédie romantique, j’aurais fait ainsi […]. Eussions-nous été dans un film porno que la suite eût encore été bien davantage prévisible […]. Nous étions dans la réalité, de ce fait, je suis rentré chez moi ». Implacable et désabusée machine.
Parfaite reliure de Renaud Vernier en veau métallisé – ceux utilisé par Pierre-Lucien Martin, pour les plus délicates de ses reliures, admirablement titrée par Claude Ribal.
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