Paris, Flammarion, (janvier) 2019.
1 vol. (135 x 210 mm) de 347 p. et [2] f. Broché.
Tirage de janvier (l’achevé d’imprimer de l’édition originale est de décembre 2018).
Exemplaire signé par l’auteur.
Sérotonine est un précis de décomposition, où il est question du déclin de l’Occident, de l’Union européenne, de la France, et de Dieu. Le héros – ou anti-héros -, Florent-Claude Labrouste, est un ingénieur agronome de 46 ans, employé au ministère de l’agriculture, en couple avec une Japonaise de 26 ans, qui se meurt « de chagrin » et doit sa survie grâce à un médicament, le Captorix, qui stimule la production de sérotonine, une « hormone liée à l’estime de soi », que l’auteur définit dès l’incipit : « C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable ». Florent-Claude Labrouste décide de disparaître. D’abord dans un hôtel Mercure près de la place d’Italie, puis en Basse-Normandie, « un territoire à l’abandon, peuplé d’agriculteurs suicidaires et condamnés par la politique européenne de Bruxelles ».
Houellebecq, l’écrivain de la solitude de l’homme contemporain, cogne toujours sur le même clou, avec obstination, quitte à simplifier, avouant pour autant que, oui, « enfin je simplifie, mais il faut simplifier sinon on n’arrive à rien ». Il dévoile ainsi son intention : « Si nous avions été dans une comédie romantique, j’aurais fait ainsi […]. Eussions-nous été dans un film porno que la suite eût encore été bien davantage prévisible […]. Nous étions dans la réalité, de ce fait, je suis rentré chez moi ». Implacable machine désabusée.