Paris, Flammarion, (décembre) 2018.
1 vol. (135 x 210 mm) de 347 p. et [2] f. Broché.
Édition originale.
Envoi signé : « pour Hélène, Michel Houellebecq, à Paris, le 9 décembre 2020 ».
Sérotonine est un précis de décomposition, où il est question du déclin de l’Occident, de l’Union européenne, de la France, de Dieu. Le héros – ou anti-héros –, Florent-Claude Labrouste, est un ingénieur agronome de 46 ans, employé au ministère de l’agriculture, en couple avec une Japonaise de 26 ans, qui se meurt « de chagrin » et doit sa survie à un médicament, le Captorix, qui stimule la production de sérotonine, une « hormone liée à l’estime de soi », qu’il définit dès l’incipit : « C’est un petit comprimé blanc, ovale, sécable ».
Il décide de disparaître. D’abord dans un hôtel Mercure près de la place d’Italie, puis en Basse-Normandie, « un territoire à l’abandon, peuplé d’agriculteurs suicidaires et condamnés par la politique européenne de Bruxelles ».
Houellebecq, l’écrivain de la solitude de l’homme contemporain, cogne toujours sur le même clou, avec obstination, quitte à simplifier, avouant pour autant que, oui, « enfin je simplifie, mais il faut simplifier sinon on n’arrive à rien ». Houellebecq dévoile ainsi son intention : « Si nous avions été dans une comédie romantique, j’aurais fait ainsi […]. Eussions-nous été dans un film porno que la suite eût encore été bien davantage prévisible […]. Nous étions dans la réalité, de ce fait, je suis rentré chez moi ». Implacable machine désabusée.
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