À une sérénité crispée

René Char

À une sérénité crispée

Paris, Gallimard, (10 avril) 1951.
1 vol. (185 x 240 mm) de 49 p. et [3] f. Broché, chemise et étui (Devauchelle).

Édition originale.
Un des exemplaires sur vélin Plumex (n° 3 252), celui-ci un des hors commerce.

Envoi signé :

« Exemplaire de Maria Casarès avec une amitié meilleure que l’écriture.
René Char ».

Important recueil de René Char, dont il donnera une version modifiée en 1963.

Précieux exemplaire de la maîtresse et grand amour d’Albert Camus, Maria Casarès.

Leur histoire est intensément romanesque, leur correspondance follement passionnée. Albert Camus a 30 ans, en 1944, lorsqu’il rencontre Maria Casarès, tout juste 21 ans. Il a publié L’Étranger en 1942 et dirige le journal de résistance Combat. Elle sort du Conservatoire et joue sa pièce, Le Malentendu, au théâtre des Mathurins. Leur histoire d’amour commence précisément le jour du débarquement, le 6 juin 1944. La comédienne y mettra fin, très vite, en octobre 1944, lorsque Francine est de retour à Paris, enceinte de jumeaux, Jean et Catherine. Elle reprendra cinq ans plus tard, le 6 juin 1948 : Maria se promène avec une amie boulevard Saint-Germain quand elles croisent deux hommes sur le trottoir. Le souffle soudain coupé, Maria s’arrête et se retourne : « Dans la même position, derrière moi à un pas de moi, comme le reflet dans une glace, Camus retourné sur moi, me regardait, se souvient-elle. Une hésitation, un imperceptible flottement nous tint tous les deux muets un temps dans le boulevard brusquement vide et silencieux. » Quatre ans jour pour jour après leur première nuit, leur histoire reprend son cours, clandestine. Un amour absolu qu’ils placent tous deux au-dessus de tout. « Cet abandon total d’un cœur à un autre, cette plénitude tranquille de l’âme, c’est du moins notre victoire et notre récompense », lui assure Camus en 1950 qui écrit aussi : « La vie n’a pas d’autres visages que le tien. »

En quinze ans, Albert Camus et Maria Casarès échangent au moins 865 lettres, pneuma­tiques et autres télégrammes. À la disparition tragique de l’écrivain, le 4 janvier 1960, René Char, se rend chez Camus, dans le petit appartement qu’il a gardé rue de Chanaleilles et donc il est voisin : il prend les lettres de Maria Casarès et les lui apporte afin de protéger les proches du couple. Elle ne rencontrera Catherine Camus, la fille de l’écrivain, en 1980, qu’après la mort de Francine, sa mère. Elle lui vendra les lettres quelques années plus tard, qui seront publiées en 2017.

Tout au long de ces années clandestines, René Char aura été celui qui fut le plus au contact et d’Albert Camus, et de Maria Casarès. L’un et l’autre ne cesseront d’offrir leurs livres à la comédienne – une vingtaine de titres pour chacun d’eux. Ceux de René Char sont conservés dans leur grande majorité au Fonds de la Maison Maria Casarès d’Alloue, en Charente.

Cet exemplaire, sur l’un des titres importants du poète, est un émouvant témoin de l’amitié constante et fidèle qui régnait entre eux.

Maria Casarès a copieusement annoté l’exemplaire, qui contient de nombreux aphorismes soulignés en marge.

Très bel exemplaire.
Prière d’insérer conservé.

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