Paris, Gallimard, (8 octobre) 1956.
1 vol. (110 x 185 mm) de 196 p., [5] et 1 f. Demi-maroquin taupe à bandes, dos lisse, titre doré, tête dorée, date en pied, couverture et dos conservés, étui bordé (reliure d’Alix, non signée).
Édition originale.
Un des 16 premiers exemplaires sur hollande (n° 4).
Bien avant Requiem pour une nonne, et bien avant le Nobel (que Faulkner avait quant à lui reçu dès 1949), l’écrivain américain déclarait : « je pense que Camus s’améliorera ; mais je pense que jamais Sartre ne s’améliorera » (Conférence à l’Université de Virginie, mai 1957) : « oui, je connais très bien Camus et le tiens en très haute estime. C’est l’homme qui… fait toujours de ce que j’ai essayé de faire, à savoir fouiller… sa propre âme ». Très logiquement, on retrouvera dans l’Hommage à Albert Camus, publié par La Nouvelle Revue Française le 1er mars 1960, la traduction de l’article de Faulkner intitulé « L’âme qui interroge » : il y reprend les thèmes essentiels de Camus et, se référant au télégramme envoyé après le Prix Nobel, revient sur « l’âme qui, constamment, se cherche et s’interroge […] ». Camus, de son côté, avouait dans une interview de 1945 à Janine Delpech que L’Étranger utilisait la technique romanesque de Faulkner et Steinbeck, et qu’il tenait Sanctuaire – dont Malraux avait rédigé la préface – pour un chef-d’œuvre (Hommage de la NRF, p. 538). Enfin, pour un numéro spécial du Harvard Advocat consacré à Faulkner, Camus avait donné une lettre confirmant qu’il était « un grand admirateur de William Faulkner, dont je connais et pratique l’œuvre depuis longtemps. Il est à mon avis votre plus grand écrivain ; le seul, il me semble, qui s’inscrive dans votre grande tradition littéraire du XIXe siècle […] Je veux dire qu’il a créé son monde, reconnaissable entre mille et irremplaçable, comme l’avaient fait avant lui Dostoïevski ou Proust. Sanctuaire et Pylône sont des chefs-d’œuvre » (Yale French Studies, n° 25, printemps 1960, p.122).
Bel exemplaire.
18685