Ravel
Jean Echenoz

Ravel

Paris, Éditions de Minuit, (21 novembre) 2005.

1 vol. (140 x 195 mm) de 123 p. et [2] f. Veau marine à bande, titre à l’oeser blanc, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (Reliure signée de C. Gevaert, titrage par Claude Ribal).

Édition originale. 

Un des 106 premiers exemplaires sur vergé de Vizille (n° 21).

« Son dixième roman, Ravel, prouve avec éclat, et surtout d’une manière assez inattendue pour qui a pris l’habitude le lire, de s’installer dans ces histoires concoctées avec une minutie d’horloger-grammairien, qu’il n’avait pas encore ouvert toutes les portes, que les ressources de cette « vraie vie » (on y revient) n’étaient pas épuisées. Et que son art impeccable d’écrire est toujours aussi plein de souplesse, de finesse et de promesses. Quand il rêve ou galèje, quand il ironise ou éprouve de l’angoisse, Jean Echenoz ne perd pas de vue cette vie concrète, la sienne, la nôtre, celle du premier venu surtout, de l’homme sans qualités. Même s’il la sait parfaitement insaisissable (…) Des qualités, Maurice Ravel, musicien français, né à Cibourne (Basses-Pyrénées) le 7 mars 1875, mort à Paris le 28 décembre 1937, en a d’éminentes, de reconnues et dûment répertoriées. L’auteur ne les a nullement omises ou banalisées. Il est bien là le musicien de génie qui, à la mort de Debussy en 1918, est devenu la grande figure de la musique française. Il est adulé – même s’il a raté quatre fois le prix de Rome -, invité et joué partout… Mais nous ne sommes pas dans une biographie romancée du musicien, même pas celle des dernières années de sa vie, auxquelles Echenoz s’est attaché avec une sorte d’empathie et de distance interrogative. Alors où sommes-nous ? Dans un roman dont le personnage central est un grand compositeur français connu, au moins de réputation. Comme dans la « vraie vie », il se nomme Maurice Ravel, ou plutôt Ravel tout court. A New York, le 7 mars 1928, il fête ses 53 ans. Un peu plus tôt, il s’est souvenu de la guerre et de son propre poids trop léger, de son corps trop frêle au milieu de ce théâtre d’immense brutalité (…) Un jour de l’automne 1932, il est victime d’un accident d’automobile. A partir de là, c’est-à-dire de la fin de la vie de Ravel et de celle du roman d’Echenoz, tout s’accélère – car le romancier est le maître du temps. Ravel perd les mots, les pensées, les objets. Il explique « que ses idées, quelles qu’elles soient, lui semblent toujours rester en prison dans son cerveau ». On l’opère, mais rien n’y fait. Dix jours après, il est mort. Par quel mystère, par quel effet de son art et de sa sensibilité, et surtout par quel admirable équilibre de son style – jamais convenu, attendu, prévisible – Jean Echenoz parvient-il à son but ? Et d’abord, quel est ce but ? Nous l’avons dit, pas d’écrire un morceau de la vie de Ravel, mais un roman, un simple roman gorgé de vie et de mort, d’inquiétude, de mystère, de fantaisie, d’alarme, d’humanité, de tendresse. De musique enfin. » (Patrick Kéchichian, in Le Monde, 12 janvier 2006).

Un des meilleurs titres de Jean Echenoz, délicatement établi par Clara Gaevert. 

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