Première exposition chez Maeght. Derrière le miroir n° 4

Georges Braque

Première exposition chez Maeght. Derrière le miroir n° 4

Paris, Maeght, Éditions Pierre à Feu, n° 4, juin 1947
1 vol. (275 x 370 mm) de 8 p. En feuilles, sous couverture illustrée en couleurs.


Important numéro de Derrière le miroir – le premier consacré à Braque
.
Il est illustré d’une lithographie originale en couleurs de Braque, en couverture, et de 7 reproductions en noir.

Le texte inaugural, commandé par  Maeght, est de René Char. Il a été demandé par la galerie afin de présenter l’œuvre de Braque, exposé rue de Téhéran, du 30 mai au 30 juin 1947 : ce sera la première exposition de Braque chez Aimé Maeght, qui devient alors son marchand.

Char et Braque collaborent au même moment, à distance, pour La Conjuration, un des deux livrets de ballet conçus par René Char. Monté à partir d’avril 1947 au théâtre des Champs-Élysées, c’est Georges Braque qui dessine le rideau de scène. Le ballet fut mal accueilli et les représentations cessèrent rapidement. Char voulait en donner une édition illustrée par Matisse, puis par Braque après sa réalisation appréciée par le poète ; aucune ne vit le jour. Il faudra attendre deux années de plus et l’édition du Soleil des eaux (1949) pour voir apparaître une première œuvre commune.


Georges Braque et René Char se rencontreront quelques mois plus tard, le 5 septembre 1947
, à l’occasion de la  « Semaine d’Art dramatique en Avignon » et d’une exposition organisée par les Zervos : c’est la naissance du festival d’Avignon.

Rappelons brièvement les faits. Le 12 décembre 1946, Char fait passer à Jean Vilar le mot suivant : « Il serait urgent que je vous voie, mais êtes-vous à Paris ? J’ai écrit le scénario et les dialogues d’un film qui sera tourné au printemps dans des conditions sérieuses. » Le poète a des rêves de cinéma, il a pensé à Jean Vilar pour tenir l’un des rôles du long métrage qu’il se prépare à tourner. Char, 39 ans, n’est pas encore très connu mais son nom grimpe vite dans le ciel de la poésie. Le film ne se fera pas. Cependant, par l’intermédiaire de Char, Vilar rencontre Christian et Yvonne Zervos, collectionneurs d’art, amoureux du Vaucluse, qui préparent alors une exposition de peinture contemporaine dans la grande chapelle du palais des Papes à Avignon ; les Zervos aimeraient y ajouter un spectacle. Vilar leur en propose trois. Avec l’aide du maire d’Avignon, le Dr Pons, l’affaire aboutit. La première « Semaine d’art en Avignon » a lieu du 4 au 10 septembre 1947 avec, au programme, deux concerts, les trois pièces (Richard II de Shakespeare, Tobie et Sara de Paul Claudel, et la Terrasse de midi de Maurice Clavel) et l’exposition des oeuvres de vingt-six artistes et non des moindres : Picasso, Kandinsky, Chagall, Ernst, Matisse, Léger et Braque. C’est lors de l’inauguration que Braque et Char, enfin, se voient pour la première fois.

Les deux hommes, dès lors, chemineront ensemble. Jusqu’à la mort du peintre, leur “conversation souveraine” s’est poursuivie au long d’une amitié qui s’est approfondie, selon la phrase de Braque “chemin faisant”. Sur ce chemin, a écrit Georges Blin, “les rôles s’inversent, tout aussi naturellement que dans le serrement de deux mains viriles chacune à son tour comprend l’autre.”

Parfait exemplaire offert par le peintre à celui qui le préface, aux aurores de leur amitié naissante.

Envoi signé :

« À René Char.
Pour le rayon
dont il a traversé
ma peinture.
G. Braque
».

 

 

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