[Paris], [Ateliers Gustave Marion], circa 1889.
Jouet d’optique, gamelle en tôle vernis à l’alcool, avec 35 bandes d’animation et abat-jour lithographié d’origine à six panneaux, dans son coffret d’origine.
Rare praxinoscope. Modèle de luxe à tambour en acajou tourné et socle en bois clair.
Imaginé en 1876 par Émile Reynaud qui le fera breveter l’année suivante pour sa présentation à l’Exposition universelle de Paris, le praxinoscope est destiné à créer l’illusion du mouvement à partir de scènes fixes. Il repose sur le principe d’une série de douze petits miroirs disposés au centre d’un cylindre rotatif à l’intérieur duquel est disposée une bande cartonnée sur laquelle Reynaud a lui-même dessiné douze poses d’un même sujet ou d’une scène en mouvement.
En faisant tourner le cylindre, la scène s’anime sans saccades : un atout majeur, plus stable et plus lumineux que le zootrope, qui marque une avancée déterminante dans l’histoire de l’image animée.
Le modèle présenté ici est dans une version de luxe, postérieur à l’Exposition Universelle de 1889 dans laquelle il reçoit une médaille de bronze, récompensant une invention pour ses qualités pédagogiques, mécaniques et artistiques.
Cet exemplaire est doté d’un abat-jour illustré aux vignettes imprimées en chromolithographie, décoré de figures et marqué « Le Praxinoscope – Jouet d’optique – Donnant l’illusion du mouvement – É. Reynaud, Paris ». Dans sa boîte d’origine, gainée de papier gaufré, à poignée et serrure en laiton estampillée « G.M. » (probablement Gustave Marion, fabricant d’objets scientifiques et de jouets d’optique). L’appareil est conservé avec 35 bandes animées d’époque, imprimées en chromolithographie et signées « ER. [Emle Reynaud] inv. et del. Paris », toutes complètes : acrobates, clowns, danseuses, équilibristes…
Ensemble d’une remarquable unité, très rare dans cette condition.
Musée des Arts et Métiers, inv. 28025 ; Bibliothèque Nationale de France, Cabinet des estampes, fonds Reynaud ; Sadoul, Histoire générale du cinéma, t. I, p. 21.