Portrait de Paul Éluard

[Paul Éluard], Rogi André

Portrait de Paul Éluard

S.l.nd. [1934]. Tirage probable de 1944.
1 tirage argentique (233 x 293 mm) et (330 x 420 mm avec marges) noir et blanc. Encadré.
La photographie est signée à l’angle inférieur droit « Rogi-André 1944 » et dans la marge blanche « Rogi-André. Paris ».

Rare portrait du poète.
Épreuve originale signée.

Elle est l’oeuvre de la photographe hongroise Rosa Klein (dit Rogi André) et fut réalisée en 1934, dans l’appartement de Paul Éluard.

Rosa Klein fut un temps l’épouse d’André Kertesz, qui initia la jeune femme à la photographie dans les années 20. Au milieu du bouillonnement intellectuel parisien, elle se lie avec les artistes d’avant-garde, notamment les surréalistes, dont elle réalise de nombreux portraits, en suivant le conseil de Kertesz : « Ne jamais photographier quelque chose pour lequel tu éprouves peu d’enthousiasme, mais seulement ce qui t’intéresse passionnément. » Elle privilégie – et c’est une nouveauté – de faire poser les modèles dans leur environnement, certains critiques relevant dans ses portraits une influence du cubisme, lorsqu’elle réalise par exemple une composition géométrique grâce au jeu des ombres et des lumières – comme ici, avec ce portrait utilisant les éléments de la pièce où se tient Eluard.

En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, Rogi André a été contrainte de fuir en zone libre et de se réfugier en Touraine en raison de ses origines juives, avant de regagner Paris et de s’y cacher grâce à l’aide de la galeriste Jeanne Bucher.

Elle décède le 11 avril 1970 à Paris, dans la pauvreté, et tous ses modestes biens sont mis en vente à l’Hôtel Drouot. Une partie de ses archives, et notamment ses tirages, sont cependant sauvés du désastre grâce aux efforts de Jean-Claude Lemagny, conservateur responsable de la photographie contemporaine au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France, qui en fait l’acquisition pour la collection de la BnF. Cette dernière possède une épreuve de ce tirage (cote 40299995), non datée et non signée ; un tirage tardif (de 1982- est détenu par le Centre Pompidou (AM1983-429) et l’on connaît une épreuve offerte par Paul Éluard à Max-Pol Fouchet, dédicacée par le poète en 1944, mais non signée par André Rogi photographe.

Ce sont les trois seules épreuves connues.

Notre épreuve est la seule que l’on connaisse signée, ici par deux fois : dans la photo, et dans le montage.

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