[1962].
Photographie originale (237 x 298 mm), encadrée.
Tampon du photographe au verso.
Tirage argentique d’époque légendé au verso par Henri Cartier-Bresson :
«cette photo pour le prix du cinéma Georges Sadoul».
Superbe portrait par Henri-Cartier Bresson, qui est aussi son beau-frère : Georges Sadoul avait épousé, en février 1937, Jacqueline Cartier-Bresson, la soeur du photographe. Les jeunes mariés seront les témoins, quelques mois plus tard, en mai, du mariage entre Cartier-Bresson et Carolina Jeanne Eicke. Mais ces noces conjointes sont auréolées d’un drame : Jacqueline Sadoul décède subitement l’année suivante, à l’âge de 26 ans. Ce deuil renforcera l’amitié des deux hommes.
Georges Sadoul se remariera dix ans plus tard avec sa collaboratrice, Ruta Assia. Elle poursuivra l’action de Sadoul en faveur, notamment au sein de la Cinémathèque française.
Elle fonde, à sa disparition en 1968, le Prix Georges-Sadoul, placé sous l’égide de l’Association des amis de Georges Sadoul (présidé par Aragon) et de l’Association française de la critique de cinéma. Il sera attribué par un jury de cinéastes et de critiques présidé par Ruta Sadoul avec, entre autres, Henri Langlois, Robert Bresson, Luis Buñuel, Henri Cartier-Bresson, René Clair, François Truffaut, Jean Renoir et Louis Malle.
A la disparition de cette dernière, en 1993, le prix deviendra le Prix Georges et Ruta Sadoul.
Henri Cartier-Breson, en l’honneur et en hommage à son beau-frère et ami, offrait tous les ans un tirage original pour le lauréat du prix. On ne sait auquel a appartenu cette épreuve.
Responsable dès 1936 de la rubrique cinématographique de Regards, la passion du cinéma ne quittera jamais Georges Sadoul. Compagnon de routes des surréalistes, il quitte le groupe au début des années 30 pour ne plus se consacrer qu’au septième art et à son développement. Premier secrétaire général de la Fédération française des ciné-clubs (FFCC) et de la Fédération internationale des ciné-clubs, collaborateur des Cahiers du cinéma ou de Positif, sa Vie de Charlot (1952), ses monographies sur Méliès ou les frères Lumière font encore autorité, tout comme sa monumentale Histoire générale du cinéma, en 6 volumes, que Godard comparait à “une petite cinémathèque portative et vivante”.
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