Poète… vos papiers !

Léo Ferré

Poète… vos papiers !

Paris, La Table Ronde, (décembre) 1956.
1 vol. (140 x 200 mm) de 207 p., 1 et [1] f. Maroquin taupe, titre doré, date en pied, contreplats et gardes chèvre velours orangé, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, chemise et étui bordés (reliure signée de Mercher).

 

Édition originale.
Un des 50 premiers exemplaires sur vélin pur fil, celui-ci hors commerce (n° II).

Envoi signé : « à Gwen Bolloré, sans qui ces [papiers] ne seraient encore qu’enfouis au fond d’un grenier… le grenier que chaque poète entretient, en attendant le valeureux éditeur ! Avec ma reconnaissance, qui n’est pas que d’occasion ! Léo Ferré, 25 janvier 1957 ».

Poète… vos papiers ! est le premier recueil publié de poésies de Léo Ferré. Le titre sera repris en 1970 pour une chanson, sur le premier volume de l’album Amour Anarchie en 1970. Huit des poèmes (sur vingt-huit) ont été mis en musique et enregistrés quelques mois avant la publication du recueil ; d’autres suivront à la fin des années 1960, puis durant les années 1980. Le poème « L’Amour », communiqué à Benjamin Péret en 1955, sera intégré dans son Anthologie de l’amour sublime. Mais, à l’origine, aucun des textes n’avait vocation à être chanté ; et Ferré a toutes les peines du monde à convaincre un éditeur de les publier. André Breton avait de prime abord accepté de rédiger la préface du recueil, avant de se rétracter : la teneur des poèmes le heurte. À cette date, Ferré ne possède pas encore le Fort du Guesclin, près de Cancale (qu’il n’acquiert qu’en 1959). Mais c’est bien grâce à un Breton que le salut éditorial viendra : Gwenn-Aël Bolloré, lequel nourrissait une véritable passion pour l’auteur-compositeur-interprète après avoir entendu son 78 tours Paris Canaille, paru en 1953. Vice-président des papeteries Bolloré et président de La Table ronde depuis 1953 (jusqu’en 1988), il fait publier Poète… vos papier à la fin de l’année 1956. Après le refus de Breton, c’est Ferré qui écrit lui-même une virulente préface, publiée dans le journal Arts en même temps que le recueil, en janvier 1957 : dans ce texte polémique, il s’en prend à l’écriture automatique et aux cénacles littéraires, constatant le triste état dans lequel gît la poésie et la médiocrité et la faillite de l’art. Breton, qui s’estime visé et dénigré, rompt avec lui.

Précieux exemplaire, de parfaite et importante provenance.

De la bibliothèque Gwenn-Aël Bolloré (envoi, et vente, Sotheby’s, 12 février 2002, n° 156).

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Vendu
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