Poèmes

Nicolas de Staël, René Char

Poèmes

Paris, sans éditeur, [Jacques Dubourg, aux dépends de l’artiste, achevé d’imprimer novembre 1951], 1952

 

Édition illustrée de 14 bois de Nicolas de Staël.
Son tirage est limité à 120 exemplaires sur grand vélin d’Arches ;  les 15 premiers avec une double suite des bois sur japon ancien et sur vélin. Tous les exemplaires sont signés par l’auteur et l’artiste.

Un des 15 exemplaires de tête (n° V), les seuls avec une double suite des bois sur japon ancien.
L’étui a été fabriqué par l’artiste, qui l’a poncé à la pierre d’agate. Il est rarement présent, tant beaucoup d’exemplaires ont été reliés. La couverture est signée en pied du dos par Nicolas de Staël, à l’encre.


C’est par l’entremise de Georges Duthuit que René Char rencontrait en février 1951 Nicolas de Staël
. « La sympathie, de part et d’autre, est immédiate (…) En avril, il se tutoient déjà et l’idée de plusieurs livres communs se forme à la suggestion du poète» (Dictionnaire Char, p. 522).

C’est par Jacques Dubourg, le marchand de Staël, qu’il est vite question de ces douze extraits du Poèmes pulvérisé, faute d’inédits. Staël grave sur bois de buis et l’artiste suivit et dirigea lui-même toute la fabrication du livre, depuis le choix des polices de caractères jusqu’à l’étui.

René Char, qui normalement participe hautement à la réalisation de ses livres, laisse faire Staël et le félicitera : «Tu t’es très heureusement tiré de ce poison qu’est la fabrication d’un livre de grand luxe» ; le poète a seulement indiqué ce qu’il désirait pour la page de titre et quelques autres éléments de composition.

Surtout, les bois de Staël furent gravés sans que celui-ci sache à quels poèmes ils étaient destinés, Dubourg lui-même avançait dans l’inconnu, concernant les intentions de Char « Il [Staël] en fit donc plus qu’il ne lui était demandé et quatorze bois furent choisis, plus une lithographie, pour une sélection de poèmes.» (in René Char dans le miroir des eaux, p. 142).

Le résultat enchanta Char, et cette conquête fut réciproque : Staël écrira à Dubourg que, « Char, je l’ai vu trois fois […] Dans l’ensemble cet homme est fait de dynamite dont les explosins seraient hâlées e douceur calme. Tous les pontes lui cavalent au froc sans retenue. Seul Braque a de la discrétion […] Mais je n’arrive absolument pas à savoir qu’est- ce qu’il va faire. Vingt poèmes ou soixante pages en prose ?» (Char-Staël, Correspondance, Ed. des Busclats, lettre du 7 août 1951).

Magnifique exemplaire.

 

✒️ PAB, Char, 41 ; L’Herne, 165 ; Nicolas de Staël, Pompidou, pp. 92- 93 : « L’édition, ‘aux frais de l’artiste’, fut rendue possible grâce à la princesse Bassiano qui en fut, de fait, l’éditeur » ; Chapon, p. 304.

Vendu
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