Poèmes des deux années

Alberto Giacometti, René Char

Poèmes des deux années

[Paris], GLM, (février) 1955
1 vol. (120 x 190 mm) de 47 p., [1] et 1 f. Veau brun orné sur les plats de mosaïques de bois, contreplats et gardes de papier bois, titre doré, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure de P.-L. Martin, 1964).

 

Édition collective, en partie originale : il contient « Le rempart de brindilles », “L’Ami qui ne restait pas” et “Pourquoi la journée vole”, soit 21 poèmes.

Un des 50 premiers exemplaires sur vélin d’Arches (n° 33), signé par René Char, avec une eau-forte originale justifiée et signée par Alberto Giacometti, gravée par Georges Visat.

C’est la première collaboration entre le poète et l’artiste.

Le 3 mars 1980 le poète se rappelait pour les lecteurs du Nouvel Observateur les circonstances qui avaient présidé à la naissance d’un de ces poèmes : « Un jour, près d’une église romane, une femme (…) me racontait en pleurant la jalousie de son mari. Passant de nouveau devant cette église gracieuse et massive, un vers m’était venu, comme tombé du clocher : « Vérité aux secrètes larmes, la plus offrante des tanières.”

Poèmes des deux années fera partie avec Lettera amorosa du recueil La Parole en archipel paru en 1962.

Ce recueil orné au frontispice d’une gravure d’Alberto Giacometti rappelle s’il le fallait combien Char fut le poète illustré par les peintres, combien surtout il en fut l’amateur éclairé et l’ami fidèle : “Dans le bastidon de René Char entre L’Isle-sur-Sorgue et Saumane, les murs étaient chargés de tableaux : une gravure de Picasso, une cire de Victor Brauner, une gouache de Braque, une lithographie de Vieira da Silva et de dessins de Giacometti. Devenus proches dès leur rencontre au sein du mouvement surréaliste auquel ils adhèrent l’un l’autre en 1930, ils reprendront tous deux leur indépendance. Ils restèrent cependant très liés et le poète devait le premier donner un texte sur son ami peintre dans Recherche de la base et du sommet, l’année même où pour la première fois Giacometti illustre l’un de ses livres : ces Poèmes des deux années.

Selon le catalogue de l’exposition René Char à la Bibliothèque nationale (2008) le poète choisit parmi cinq gravures ces deux personnages debout, ensemble près d’un buisson. À partir de ce livre, et jusqu’à sa soudaine disparition en 1966, Giacometti collabora à deux reprises avec René Char. L’une fut l’expérience unique du manuscrit enluminé, telle que le poète l’a conçue pour plusieurs de ses amis peintres. Avec Giacometti, il calligraphia Visage nuptial, dont l’édition originale datait de 1938, et offrit cette oeuvre unique à son amie et mécène, Yvonne Zervos. L’autre et l’ultime, réunissait quatre eaux-fortes du peintre et les poèmes de Retour Amont. Giacometti disparut avant d’avoir pu en signer les exemplaires.

Entre ces Poèmes des deux années et Retour Amont, leur amitié et leurs échanges furent constants. Giacometti offrit plusieurs oeuvres à René Char : des dessins dont le portrait de sa propre épouse et celui qu’il réalisa de Georges Braque, assis, au jour de sa mort, dans la chambre mortuaire. En écho, nombreux sont les livres que Char lui dédicaça et un texte de mai 1964 reste célèbre dans le corpus de l’oeuvre du poète : Célébrer Giacometti.

Très bel exemplaire en parfaite reliure de Pierre-Lucien Martin.

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