Paris, Mercure de France, (7 février) 1948
1 vol. (150 x 210 mm) de 162 pp., 2 ff. et 1 f. blanc.
Première édition dans le commerce, en partie originale (pas de grands papiers).
Elle fait suite à l’édition donnée plus de quarante ans plus tôt, en 1906, imprimée à 150 exemplaires aux éditions de la Bibliothèque de l’Occident et diffusée aux proches de Claudel. Alors ambassadeur, il ne souhaitait pas faire jouer son oeuvre pièce et la diffuser davantage. Le texte, conforme et non remanié, est enrichi d’une préface inédite, datée de janvier 1948, essentielle pour bien comprendre les enjeux de cette publication tardive. C’est Rosalie Vetch, le grand amour de jeunesse de Claudel, qui avait inspiré le personnage d’Ysé (et de Prouhèze quelques années plus tard dans Le Soulier de satin) ; elle est enterrée à Vézelay, où sa tombe porte ce vers du poète : « Seule la rose est assez fragile pour exprimer l’éternité » (extrait des Cent phrases pour éventails).
La pièce sera donc montée 42 ans plus tard, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault ; la première eut lieu le 16 décembre 1948, au Théâtre Marigny. Edwige Feuillère tenait le rôle d’Ysé, Jean-Louis Barrault celui de Mesa, Pierre Brasseur jouait Amalric et Jacques Dacqmine était de Ciz.
La mise en scène de Barrault, tout autant que la pièce, fut un grand succès, dans des costumes de Bérard. Elle sera reprise en 1954 (toujours à Marigny), puis en 1957 (au Théâtre des Nations), 1961 et 1966 (au Théâtre de l’Odéon), toujours avec Barrault et Feuillère.
Bel exemplaire, enrichi d’une lettre de Paul Claudel à Jean-Louis Barrault, sur son papier en-tête du 11 boulevard Lannes. L’auteur demande à son metteur scène de bien vouloir signer au verso, à la suite de sa signature, puis de demander aux trois autres acteurs d’en faire de même, afin de « procurer une satisfaction innocente au signataire de la lettre (…) puis de me renvoyer le tout », à l’attention du photographe Maurice Selb, à qui sera offert l’exemplaire en question. L’enveloppe qui accompagnera la lettre, effectivement signée par Edwige Feuillère, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur et Jacques Dacqumine, est adressée par Claudel, est conservée en tête. À la suite, une photographie, datée de la date de la première du 16 décembre, est montée sur onglet : elle représente les quatre interprètes de la pièce.
On joint :
Partage de midi.
Paris, Gallimard, (12 mai) 1949. 1 vol. (120 x 190 mm). Broché.
Nouvelle version pour la scène, revue et corrigée par Claudel après les représentations données au théâtre Marigny.
Un des 35 premiers exemplaires sur vélin pur fil (n° XV).
Claudel, dès les représentations de Marigny entamées, commence en effet une nouvelle version de sa pièce, ainsi qu’il l’explique à Barrault dans la même lettre :
« Je viens de terminer la copie de ma nouvelle version du P.[artage]. 99 pages grand format ! Le tout est à la tape. Je vous enverrai un ex. Quand il me reviendra ». Il lui confie également venir subrepticement voir « sa » pièce : « Je vais de temps à temps au Th. Marigny et par l’étroite fissure d’une porte de loge, j’essaye de voir ce qui se passe sur scène… ».
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